Il serait politiquement et économiquement suicidaire pour un pays de renoncer à l’euro mais ce cas de figure n’est pas à exclure en cas de victoire électorale de partis extrémistes dans l’un ou l’autre des pays de la zone euro, a estimé jeudi Otmar Issing, ex-chef économiste de la BCE (Banque centrale européenne).
Lors d’une conférence parrainée par le magazine The Economist à Berlin, Issing a estimé que les sévères mesures d’austérité décidées ici et là dans les pays de la zone euro avaient pour conséquence de doper la cote des hommes politiques “populistes“.
“Quitter (la zone euro) serait un suicide économique et politique. Mais il n’est pas exclu que cela se produise“, a dit Issing, actuel président du Centre d’études financières à Francfort.
“Je pense que cela pourrait arriver dans le cas où un gouvernement serait confronté à une situation si catastrophique que des partis extrémistes remporteraient une majorité. Cela peut se produire là où prospère le populisme et l’idée d’un rejet des mesures nécessaires“, a continué Issing.
“Je pense que les partis situés au centre de l’échiquier politique ont la lourde responsabilité d’expliquer à la population en quoi ces mesures (d’austérité) sont nécessaires“, ajoute-t-il.
Un certain nombre de partis eurosceptiques ou populistes ont progressé en Europe au cours des douze derniers mois, comme par exemple aux Pays-Bas où le Parti de la liberté (anti-immigration) de Geert Wilders joue un rôle pivot, les grands partis n’ayant pas encore réussi à former une coalition dans la foulée des élections législatives du 9 juin.