C’est devant une salle comble et colorée que le jeune sociologue est venu parler au micro de Naima M’FADDEL, présidente d’une association d’apprentissage de la langue arabe nommée La Maison d’Averroès, et marraine des cafés d’Annecom.
La diversité est un sujet dont les partis politiques veulent s’emparer mais dont ils ne sont pas forcément les champions en leur sein. Mettre en avant des militants de couleur, nommer des Secrétaires d’Etat et Ministres de la diversité ou s’afficher avec des rappeurs comme Doc Gynéco, ou encore des chanteurs comme Faudel, autant de moyens que les partis politiques utilisent pour faire de la diversité un atout de charme vis-à-vis du peuple français. Diversité ethnique, diversité de sexe, à force de trop vouloir en parler et de trop vouloir différencier, c’en est devenu de la discrimination, on met en avant des personnes non pas pour leurs compétences mais pour leur appartenance ethnique ou sexuelle.
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Le Parti Socialiste s’était dressé en grand défenseur de la diversité dès les années 80, prônant égalité et parité. Il était effectivement quasiment impossible que les banlieusards se reconnaissent dans ce beau blond sapé en polo Lacoste au sourire digne d’une publicité Colgate, caricature même de la droite bourgeoise. C’est sans nul doute ce qui permit à la Gauche de gagner le pouvoir dans les années 80. Malheureusement pour elle qui s’était assise sur ses lauriers, Jacques Chirac finira par voir en la diversité un moyen de ramener le flambeau à droite. C’est comme cela qu’en 1995, il axe sa communication sur le thème et remporte les élections face à une gauche qui se doit de renouveler ses promesses.
A l’époque on aurait facilement pu voir là une lueur d’espoir de l’évolution des mœurs après la montée du racisme qui a mené à une deuxième Guerre Mondiale, cela aurait pu être une avancée décisive mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. El Yamine Soum donne en exemple Martine Aubry, qui s’est prise à son propre piège en se disant offusquée par l’instauration de quotas au sein des entreprises mais qui ne manque pas de souligner que le Quartier Général du PS n’emploiera pas plus de personnes issues de la diversité car 20% le sont déjà. Même l’extrême droite finira par user de cette « stratégie de rapprochement » en représentant des personnes de couleur sur ses affiches. Cela fait certes joli sur papier glacé encore faut-il faire de la diversité une réalité, un fait tellement banal que la question de son intégration ne se poserait même plus.
Derrière cette volonté se cache non pas un but humaniste visant à faire disparaitre les clivages de la société française qui engendrent tant de mal-être dans les banlieues mais un but lucratif enrichissant quelques magnats du CAC 40, ce qu’El Yamine SOUM ne manque pas de souligner. Tout cela n’est que faux-semblants (…)
Lorsqu’ El Yamine SOUM parle de « crise de la représentation politique », il s’agit également d’une crise identitaire de cette France qui n’est pas du tout représentée à juste titre et ce dans tous les domaines, il s’agit là de lutter contre une discrimination qui ne sera jamais positive – le terme « discrimination positive » étant une aberration littéraire. Comme le souligne, le Président du Parti des Jeunes de l’Union Centriste, «le vrai challenge c’est que les citoyens reprennent la vie politique, le jour où ça changera c’est le jour où les citoyens reprendront le chemin de la vie politique », autrement dit n’attendons pas que nos politiques changent nos mœurs, mais faisons que, nous, citoyens puissions mettre en place une politique qui nous ressemble. Démocratie.