La Basilique de Saint-Denis (93), nécropole des rois de France, est aujourd’hui située dans une ville de banlieue dont la population, majoritairement d’origine étrangère, est totalement indifférente à ce symbole de notre Histoire. Aux alentours, saleté, mendicité, trafics et délinquance …
Lieu touristique, la Basilique de Saint-Denis est rattrapée par les vieux démons de la banlieue parisienne, raconte Aladine. Un décor de Moyen Age où sévissent des Jacquouille La Fripouille.
«T’as pas vu comment ça pue dehors, comment ça sent la mort», chantait NTM, le groupe phare de Saint-Denis, dans «Laisse pas trainer ton fils». Ces vers nous remontent aux narines, lorsque, débarquant de la ligne 13 dans la ville de nos compères, nous voila à la station Carrefour Pleyel. Une odeur de cadavre en décomposition et d’égouts. Les voyageurs sont comme indifférents à ce fumet pestilentiel. A la longue on s’y habitue… Amusant de voir les fashionistas tirées à quatre épingles traverser ce brouillard olfactif sans faire la grimace.
Les novices de la ligne 13, parmi beaucoup de touristes, n’ont, eux, d’autre envie que de remonter à la surface et seront sûrement charmés la Basilique de Saint Denis. La demeure pour l’éternité des rois de France. Un lieu chargé d’Histoire, celle de notre vieille France. Une sorte d’îlot dans une mer de quartiers habituellement qualifiés de déshérités. Il y a là, outre la basilique, des commerces branchouilles aux côtés desquels les traditionnelles épiceries et fast-food grecs font toujours recettes. Mais ce furtif décor de carte postale est rattrapé par les vieux démons de la banlieue parisienne.
«L’autre jour, nous étions en train de fumer notre cigarette durant la pause déjeuner. Il y avait pas loin de nous deux types bizarres. J’ai remarqué qu’ils étaient en train de dealer, et ce n’était pas du shit mais du crack. Avec mes collègues nous leur avons dit de ne pas vendre ça ici et de bouger vite fait», raconte Brahim, qui travaille dans le quartier «basilique».