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L’église, de style néogothique, est visible de loin, avec son clocher pointu. Reconstruite en 1878, sur les ruines d’un édifice médiéval, Saint-Jacques d’Abbeville structure une partie de la vie des habitants qui y ont célébré mariages et baptêmes. D’ici à la fin de l’année, elle pourrait devenir un tas de gravats. Après de long mois de débats, le maire (PS) Nicolas Dumont est formel. «Saint-Jacques ne pourra passer un hiver de plus dans cet état», dit-il. (…) Selon l’architecte, le clocher ainsi que la partie avant s’enfoncent dans le sol. L’entretien, qui relève de la responsabilité de la mairie, n’a visiblement pas été fait en temps et en heure.

Tout en prenant acte du problème financier -mais comment faire autrement?- le collectif Sauver Saint-Jacques remue ciel et terre. Blog, pétition signée par 2.500 personnes, amis sur Facebook, diaporama sur Dailymotion, sont déployés depuis sept mois.

«Saint-Jacques fait partie de l’histoire et du patrimoine de la ville. Ici, l a guerre a presque tout détruit. Il faut conserver ce qu’il reste », dit Michelle Delage, présidente du collectif. À en croire les micros-trottoirs diffusés par France 3, les Abbevillois font corps avec le collectif. «Une église, c’est à la fois une mémoire, un repère et un emblème, même pour les non-croyants », poursuit Yves Lescroart.

La réponse est donc entre les mains de l’Église. Au sens large, celle-ci n’est pas forcément contre les restructurations de clochers, d’autant que les fidèles se font de plus en plus rares. «Nous sommes une communauté avant d’être une série de lieux», explique-t-on à la Conférence des évêques. Le maire va vite se trouver devant un dilemme. Ne rien faire aggraverait les choses. Procéder à une destruction devant les caméras de télévision risquerait de lui faire perdre son siège.

LeFigaro.fr

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