Une équipe internationale de scientifiques a rendu public son étude mercredi le 29 septembre publiée dans la revue Nature, et déclare que les rivières de la planète sont dans un état de crise, dont les rivières en Amérique du Nord et en Europe, malgré les [milliards] de dollars dépensés pour assainir leurs sources d’eau potable.
“Les menaces en approvisionnement de l’eau pour l’humain et la diversité biologique sont pandémiques” déclare Charles Vorosmarty de la City University of New York, un co-auteur du rapport.
L’équipe de scientifiques estime que presque 80% de la population du globe, environ 5 milliards de personnes, vivent dans des régions à très grand risques à la sécurité de l’eau potable surtout causés par de la mauvaise gérance des rivières et la pollution.
Plus une région est riche, plus elle est menacée par une mauvaise qualité de l’eau à cause de barrages mal situés et de la pollution causée par les engrais, les pesticides et d’autres produits chimiques. Les nations riches camouflent leur mal-gérance de l’eau en installant des usines de traitement d’eaux usées coûteuses.
Les auteurs suggèrent que l’on repense notre façon de protéger nos rivières en regardant à la fois l’accès aux sources d’eau potable pour la population et la biodiversité des rivières. À cause de la rapidité des disparitions d’espèces, l’accroissement de la population humaine, les changements climatiques, les usages de l’eau et les pressions dûs au développement, les systèmes d’eau douce resteront menacées dans l’avenir prochain.
Les rivières les moins impactées sont situées en Sibérie, au Canada, en Alaska, en Amazonie et dans les parties du nord de l’Australie.
“Dans les pays industrialisés, la stratégie de gérance de l’eau est de résoudre les problèmes à la fin du processus plutôt que régler les causes à la base” affirme Peter McIntyre, un des auteurs à l’université du Michigan. L’étude incite les autres pays à ne pas suivre l’exemple des pays riches qui ont investi des trillions de dollars pour gérer leurs rivières en construisant des barrages, des centrales hydro-électriques, des digues artificielles qui permettent l’agriculture dans les plaines inondables.
“Si vous voulez contrôler les inondations, vous devriez penser à préserver vos plaines inondables et vos milieux humides puisque ces régions aident à absorber le choc des inondations” avance Vorosmarty “Cela vous éviterait de construire des systèmes de contrôle d’inondations qui coûtent des millions de dollars.“
Le rapport cite un exemple près de nous: la ville de New York a acheté une région des montagnes Catskills pour les alimenter en eau potable filtrée naturellement, estimant qu’il était moins dispendieux de faire cela que de construire une usine de filtration d’eau potable.
Les auteurs craignent que cela pourrait prendre des décennies avant que les politiciens s’engagent suffisamment à régler les problèmes. “En attendant, une fraction substantielle de la population de la planète et une quantité incalculable d’espèces d’eau douce sont menacées” affirme l’étude.