Depuis 2008, plus rien n’est pareil au sein de la cité de la Noé, «quartier sensible» de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). L’affaire du hijab à la crèche Baby Loup divise les habitants d’autant plus que des revendications communautaires ont déjà été faites par certains parents.
“La crèche a enregistré des demandes de parents de confession musulmane pour que les repas ne soient composés que de viande halal et pour que les enfants soient réveillés au moment de la prière.”
«Ce n’est pas parce qu’une femme porte le voile qu’elle est plus mauvaise qu’une autre. L’essentiel est qu’elle fasse bien son travail.» Dolcenina, une mère de famille de Chanteloup-les-Vignes, ne comprend pas les remous provoqués par l’affaire de la salariée voilée de la crèche Baby Loup. Licenciée pour faute suite à sa volonté de travailler revêtue d’un hijab, Fatima a saisi le tribunal de prud’hommes.
Reste que cette histoire a bouleversé la cité de la Noé. Des parents ont créé un comité de soutien en faveur de la crèche, d’autres avec quelques employés de Baby Loup soutiennent Fatima. Dolcenina reste interdite face à cet imbroglio. «Je ne comprends pas, si cette femme était appréciée auparavant au sein de la crèche, pourquoi elle ne le serait plus après avoir décidé de porter le voile. Je ne vois pas le problème d’autant plus que nous sommes dans une ville où il y a des catholiques, des musulmans et que nous vivons tous ensemble. Pour les enfants, cela peut aussi être l’occasion de se familiariser avec la religion, d’apprendre à respecter les différences.»
Coralie, maman d’une petite fille de 2 ans accueillie chez Baby Loup, ne partage pas ce point de vue : «Pour moi, il n’est pas du tout envisageable d’afficher de façon ostentatoire des signes religieux dans une crèche. J’ai été éduquée dans l’idée que la France est un pays laïc. Un enfant ne doit pas être en contact avec la religion si ses parents ne le souhaitent pas», poursuit la jeune femme, qui estime qu’accepter une telle situation peut aboutir à des «débordements».