Les enseignants du collège Jean-Perrin, classé en réseau de réussite scolaire (ex-ZEP) sont tous en grève aujourd’hui. Ils ne veulent pas accueillir un nouveau dispositif prévu pour seize élèves en très grande difficulté.
Ce nouveau dispositif, appelé Etablissement de réinsertion scolaire (ERS), devait fonctionner dans des locaux dédiés au collège Henri-Dunant de Colombes. Mais ces locaux ont été détruits, la veille de la rentrée, par un incendie. Fin septembre, le conseil général des Hauts-de-Seine, propriétaire des collèges, a donc proposé d’héberger l’ERS à Jean-Perrin.
Pour les professeurs de l’établissement, cette nouveauté est une charge supplémentaire imposée à un collège déjà fragilisé : « Nous avons déjà une Segpa (NDLR : section accueillant des élèves ayant des difficultés d’apprentissage) et un internat de la réussite qui vient tout juste d’ouvrir. Il nous apparaît un peu particulier de nous imposer cet ERS maintenant, commente un professeur d’éducation physique. Je trouve méprisant, pour nous qui faisons de l’éducation prioritaire depuis longtemps, qu’on ait pensé à nous pour l’ERS. Il faut faire quelque chose pour ces élèves. Mais c’est nous en demander toujours plus, sans concertation, et mettre en péril un équilibre déjà fragile. »
« Le collège Jean-Perrin est le prototype de ce qu’on fera à l’avenir, assure Edouard Rosselet, inspecteur d’académie des Hauts-de-Seine. A terme, dans une démarche d’inclusion, on aura toute cette palette de dispositifs. Le collège Jean-Perrin est un élément d’un système national. On ne peut refuser une implantation. »