A mesure que le congrès pour la succession de Jean-Marie Le Pen à la tête du FN approche, les tensions internes montent en intensité. Dernière pomme de discorde en date: l’éventuel retour des “dissidents” (Carl Lang, Jean-Claude Martinez, Bernard Antony) au FN. Pour Jean-Marie Le Pen, une telle hypothèse est “incompatible avec la ligne” du parti.
“Faire campagne là-dessus, c’est entrer en guerre contre le bureau politique et la ligne du mouvement”, a déclaré au Monde M. Le Pen, lundi matin. Vendredi 8 octobre, sur LCI, M. Gollnisch a assuré qu’il était pour “le retour de ces gens-là” et qu’il “avait toujours déploré ces départs”. Tout le week-end, Mme Le Pen a brandi le risque “d’une scission du mouvement”, en cas de retour des “dissidents” (voir Le Monde du 12 octobre).
C’est aussi l’occasion pour Jean-Marie Le Pen d’attaquer bille en tête Bruno Gollnisch: “Si Bruno Gollnisch était élu, il y aurait un choc très grave. Surtout s’il fait rentrer les dissidents. Je ne siègerai pas avec Carl Lang. Mais je resterai au FN, et ça ne se passera pas comme ça. Les militants devront choisir entre la ligne Le Pen et la ligne Lang.”
Et M. Le Pen d’ajouter: “C’est certain que Bruno Gollnisch est le candidat de tous les dissidents. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles il ne sera pas élu.”
Le vieux leader ironise aussi sur l’affluence de la réunion tenue par M. Gollnisch, à Bordeaux, le 3 octobre: “Il a réuni combien de personnes? 300? Je n’ai jamais fait moins de 1500, moi, en Aquitaine.”