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Le pays a perdu des emplois pour le quatrième mois d’affilée. C’est le secteur public qui, face à des contraintes budgétaires considérables, détruit le plus de postes. Quant au secteur privé, il continue d’embaucher mais moins rapidement que les mois précédents.

Le marché de l’emploi s’est détérioré fortement en septembre aux Etats-Unis, selon des chiffres officiels publiés vendredi à Washington, à moins d’un mois des élections législatives. Le pays a perdu des emplois pour le quatrième mois d’affilée, et à un rythme bien plus rapide que le mois précédent, indique le rapport mensuel sur l’emploi du département du Travail.

L’économie a détruit en septembre 95.000 emplois de plus qu’elle n’en créait, indique le ministère, ce qui traduit une progression des emplois perdus de 67% par rapport à août. Les analystes estimaient au contraire que le pays était revenu en septembre à l’équilibre avec un solde nul de créations ou de destructions d’emplois.

Les destructions d’emplois à l’échelle du pays ont résulté avant tout du secteur public, qui a supprimé 159.000 emplois. Comme les mois précédents, l’Etat a mis fin aux contrats d’un grand nombre de personnes embauchées temporairement pour le recensement décennal. Cela a touché encore 77.000 personnes en septembre, et ne pourra plus concerner au maximum que 6.000 Américains dans les mois à venir, indique le ministère.

Plus inquiétantes pour la suite sont les 76.000 suppressions nettes de postes apparues dans les administrations des Etats fédérés et dans les collectivités locales : face à des contraintes budgétaires considérables, celles-ci licencient désormais à tour de bras.

Le secteur privé, vers lequel se porte tous les espoirs, a continué d’embaucher, mais moins rapidement que les mois précédents. Le solde net des créations d’emplois n’y a été que de 64.000, soit moins que les 74.000 attendus par les analystes, et 31% de moins qu’en août, qui avait déjà marqué une baisse par rapport à juillet. Malgré les destructions de postes, le taux de chômage est resté stable à 9,6%, indique le ministère, alors que les analystes prévoyaient qu’il remonterait à 9,7%.

Evolution du chômage aux USA, en pourcentage de la population active. Le taux officiel est en rouge, le taux "réel" en gris et le taux officieux estimé (correspondant au mode de comptabilisation du chômage en 1930), en bleu.

C’est un bien piètre réconfort : les chiffres du ministère témoignent d’un bond de 0,4 point du chômage “réel”, à 17,1%. Ce chiffre tient compte des chômeurs dits “découragés”, et d’autres catégories de personnes qui ne sont pas comptabilisés dans la population active, ainsi que de celles qui travaillent à temps partiel alors qu’elle souhaitent un temps plein.

Avec septembre, le chômage officiel a été supérieur ou égal à 9,4% pendant 17 mois consécutifs, ce qui ne s’est jamais vu depuis 1948 au moins. De plus, le chômage reste très proche de son plus haut niveau en une génération et, selon une étude publiée fin septembre par des économistes de la banque centrale (Fed), il risque de monter encore pendant tout le premier semestre de 2011, jusqu’à 10,3%, soit au-dessus de son point haut touché il y a un an (10,1%).

Le chômage de longue durée (plus de six mois), dont la généralisation inquiète les dirigeants de la banque centrale (Fed), touchait encore 41,7% des chômeurs fin septembre, selon le ministère.

Pourcentage d'emplois perdus dans les récessions postérieures à la 2e guerre mondiale et nombre de mois de chômage. La crise actuelle est en rouge, les pointillés représentant la courbe estimée après correction due aux révisions saisonnières (cliquer sur le graphique pour l'agrandir).

Le rapport indique par ailleurs que le salaire hebdomadaire moyen est resté stable en août, du fait d’une stabilité des des heures travaillées (à 33,5 heures par semaine en moyenne) et du salaire horaire moyen.

L’Expansion

(Merci à Christopher Johnson et Boreas, pour les graphiques)

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