Deux fois par an, les policiers du Rhône peuvent participer à une formation pour «mieux appréhender les familles maghrébines». Des policiers témoignent.
” Le but ? C’est simplement de savoir s’adapter en fonction de chaque population pour assurer au mieux la sécurité des personnes ”
A l’origine, le stage s’appelait Repères pour un comportement adapté vis à vis des familles d’origine maghrébine. a donc vite été changé pour devenir simplement Connaissance de l’Islam. «Certains policiers s’étaient plaints du caractère stigmatisant d’un tel intitulé», explique Valérie Robert-Castoldi.
C’est vrai qu’à brûle-pourpoint, le concept peut choquer. Pourtant, à y regarder de plus près, les policiers qui participent au stage semblent véritablement progresser. «Le but n’est justement pas de stigmatiser une communauté mais au contraire de mieux la connaître pour mieux la respecter», explique Guillaume, policier dans l’agglomération lyonnaise et stagiaire.
La formation, qui a lieu pendant deux jours en juin et en septembre, est accessible aux fonctionnaires de police sur la base du volontariat. En moyenne, une quinzaine de stagiaires assiste à ces cours : c’est peu, mais la DRRF ne désespère pas de voir ce nombre progresser chaque année.
Interrogés sur leurs motivations pour participer à la formation, les stagiaires répondent tous la même chose : «Nous travaillons dans des quartiers où la communauté musulmane est très représentée, c’est donc important de mieux connaître leur religion». Étrangement, aucun n’explique être là à cause d’une éventuelle mauvaise expérience. Seul Mathias, fonctionnaire de police à Lyon et stagiaire, avoue que les contrôles de papier se passent «toujours mal» avec les représentants de la communauté musulmane :«Ils sont toujours persuadés qu’on les contrôle simplement parce qu’ils portent des signes révélant leur religion. Ils croient qu’ils sont des bouc-émissaires».
[Les fonctionnaires de police souhaitant garder l’anonymat, tous les prénoms ont été changés.]