Taoufiki était tombé dans le piège dans cette cave désaffectée de la cité des Iris. Combien étaient-ils à lui distribuer coups de pied, de poing, de pierre et de barre de fer sur la tête et le ventre ? Trois ? Cinq ? Plus ? Il a été exécuté dans le huis clos d’une cité de plus de mille habitants.
Morad, le corps meurtri, n’avait pas réussi à compter le nombre d’agresseurs avant de sombrer dans le coma. Il n’avait pas vu non plus que Taoufiki avait été rincé à l’eau et à l’urine… pour faire disparaître toute trace d’ADN. Ce n’est qu’à son réveil, à l’hôpital, que Morad apprendra la mort du jeune homme qu’il avait “donné“, sous la contrainte, quelques heures plus tôt…
Ce qui est surprenant dans cette affaire, c’est que les membres des deux réseaux concurrents sur la cité étaient ensemble pour le passage à tabac. Dans cette cité, soit tu es dans un réseau, soit tu es un ennemi.”
Une scène d’une violence insoutenable reconstituée hier soir, dans une cité “en état de siège“, en présence de Zakia, la soeur de la victime et d’une quinzaine de mis en cause. Pas moins de vingt véhicules de CRS, quelque deux cents policiers, les hommes du GIPN sur les toits… aux Iris, hier soir, on avait rarement vu autant d’uniformes.
Point de départ de cette tragédie : le braquage foireux d’un petit dealer de cité par Morad. Morad confirmera cette version aux enquêteurs avant de s’évaporer dans la nature. Selon une rumeur, il lui aurait été “recommandé” de s’envoler pour l’Algérie… Cette disparition laisse forcément planer le doute quant au véritable mobile du meurtre.
(Merci à Latine)