Héritiers de la génération «Beverly Hills», les Brandon, Cindy ou Jordan sont victimes de préjugés. En France, les sociologues pointent les discriminations dont ils font l’objet à l’école comme à l’embauche.
A capacités égales, ils auront de moins bonnes notes à l’école et moins de chances de voir leur CV retenu à l’embauche qu’un Pierre, un Thomas ou une Anna. S’appeler Kevin, Dylan ou Shirley ressemble à un boulet. En France, des discriminations de ce type ont été dûment observées par les sociologues.
Les préjugés alimentent les inégalités de l’école jusqu’au monde professionnel. A CV égal, un Jordan verra ses chances de décrocher un job amputées de 10 à 30% par rapport à un postulant portant un prénom plus conventionnel, selon Jean-François Amadieu, le directeur de l’Observatoire des discriminations.
Associés à certaines sériés télé niaises qui cartonnaient au tournant des années 1990, reflet d’une «sous-culture» ringardisée et méprisée, ces prénoms jouent aujourd’hui un rôle de marqueur impitoyable de l’origine sociale, comme le constatait récemment Jean-François Amadieu dans Le Parisien: «Ces prénoms ont été plébiscités par les milieux défavorisés, auxquels on associe un faible niveau culturel.»
La génération «Beverly Hills», du nom de la célèbre série télé, a grandi. Raillés, discriminés, certains, devenus adultes, cherchent carrément à changer ce prénom qu’ils ont l’impression de traîner comme une malédiction et dans lequel ils ne se reconnaissent pas. Les premières demandes ont été enregistrées devant les tribunaux de l’Hexagone (…)