Cinq voitures incendiées, des affrontements lycéens-policiers, dix interpellations… Hier matin, le blocus des lycéens, mis en place dans sept établissements de la ville, a dégénéré en échauffourées devant Mistral et Dhuoda. Durant près de trois heures, le mouvement, débuté dans le calme à 8heures, s’est progressivement détérioré.
A cette heure-là, devant le lycée professionnel Mistral, des poubelles et des barrières bloquent totalement l’accès à l’établissement. Une voiture est renversée, mais les 200 manifestants retrouvent vite le calme. La tension monte d’un cran lorsque, voulant accompagner la fourrière pour déplacer la voiture renversée, les policiers se protègent avec casques, gilets pare-balles, gaz lacrymogènes…
«De la provocation!», lâchent des adolescents, répondant par des jets de pierre. A cet instant, il est 9h30, le mouvement entre dans une autre dimension, «ingérable» avoue, dépité, Fares, l’un des lycéens leaders du mouvement contre les retraites. En bandes, les lycéens, rejoints par d’autres jeunes, et les forces de police s’affrontent route de Générac durant plus d’une heure sous le regard ahuri des voisins.
«On y a droit une fois par an», dit un habitant qui vient de «mettre à l’abri» sa voiture. Les jeunes se dirigent vers le lycée Dhuoda, à quelques mètres de là. Ce lycée technologique devient la scène de débordements incontrôlés et incontrôlables. Une première voiture est incendiée, provoquant un épais nuage de fumée noire. Les jeunes sont à cran, les forces de l’ordre aussi.
Le feu se répand à quatre autres voitures, les façades des maisons sont dégradées. Les sapeurs-pompiers, à l’action devant un autre lycée, Hemingway, interviennent au bout de dix minutes. Cinq adultes et un bébé sont évacués. «Ce qui se passe est catastrophique. Je n’ai pas de mots pour décrire ça», déclare Fares. Les policiers interpellent, sous les yeux des élèves, plusieurs jeunes. L’un d’eux est plaqué au sol. Dix personnes sont interpellées. Certaines seront relâchées en soirée
(Merci à Le Hutin)