C’est évidemment le signe de l’échec total de toutes les politiques d’intégration. Que les français issus de l’immigration ne se sentent pas encore autorisés à manifester à parité avec les autres est en soi la marque d’une césure insupportable dans le corps social français. Cela ne peut pas durer, il s’agit d’un bannissement social, d’une sorte d’apartheid de fait.
C’est aussi leur combat, il nous faut les intégrer au mouvement global, c’est notre devoir citoyen.” Mediapart
Pourtant, ils sont parmi ceux qui souffrent le plus et leurs raisons sont si non supérieures, au moins égales à celles des autres français. Voilà donc encore un point où le terrain est laissé complètement à l’abandon par les grands partis politiques de gauche. Pourtant, ils ont de nombreux élus, de nombreux relais associatifs dans les banlieues et dans les quartiers où vivent ces populations. Ils disposent de tous les moyens de les rapprocher d’un mouvement largement majoritaire, légitime et désormais transversal.
Simplement ils n’en n’ont pas l’idée ou pire, ils ne le veulent pas. Je l’ai dit dans mon précédent billet, le mouvement est malheureusement dépourvu de tête politique. Je pointe donc là encore un grave déficit des politiques de la gauche institutionnelle dans leur rôle d’intégration de ces populations. Indifférence, calcul politique ? Peu importe, ils ne sont pas sur le terrain.
Certaines grandes voix se sont adressées aux étudiants, aux lycéens, aucune aux minorités visible. C’est dire dans quelle considération ces minorités sont tenues. Ce point est extrêmement révélateur de la réalité des sentiments des grandes voix de gauche. A ma connaissance, pas d’avantage d’articles dans la presse. Ici encore, c’est donc à nous autres citoyens qu’il appartient de nous saisir de ce et ceux que nos élus laissent tomber en déshérence. C’est à nous d’appeler ces populations à nous rejoindre, c’est une occasion pratique et réellement fraternelle de les faire entrer dans la vie publique.
C’est aussi leur combat, il nous faut les intégrer au mouvement global, c’est notre devoir citoyen. Nous avons là une occasion historique de créer un lien politique fort et qui perdurera avec les minorités visibles issues de l’immigration. Ces grands combats sont des occasions uniques de souder les communautés et les corps sociaux intermédiaires au sein de la Nation.
C’est à nous autres citoyens et acteurs du mouvement de leur tendre la main.
