La crise économique menace la démocratie, dans « certaines régions de l’est et du nord de l’Europe », a estimé jeudi le ministre italien de l’Économie et des Finances Giulio Tremonti, sans nommer de pays, lors d’une conférence de l’Institut Aspen, à Rome.
Gabor Vona, du parti nationaliste hongrois Jobbik, arrêté sans ménagement lors d’une manifestation à Budapest en juillet 2009.
« La crise économique et les changements qu’elle a entraînés posent dans certaines parties de l’Europe un problème de tenue démocratique. Ce n’est pas un hasard, et ce n’était pas difficile à prévoir, que dans certaines régions de l’est et du nord de l’Europe il y aurait des formes politiques pas vraiment démocratiques », a déclaré M. Tremonti.
« Pas encore les chemises brunes… mais sur la même ligne », a poursuivi le ministre italien en référence à l’uniforme des SA (Sturm Abteilung) nazies. « Il y a déjà un parlement en Europe où sont présents des éléments en uniforme », a-t-il ajouté, vraisemblablement en allusion à la Hongrie.
Gabor Vona, le chef du parti hongrois d’extrême-droite Jobbik, connu pour ses positions antisémites et anti-Roms, s’est présenté cette année à une session du parlement vêtu de l’uniforme d’une organisation paramilitaire interdite « La Garde hongroise ».
« Il y a un problème de démocratie. Nous devons faire le nécessaire pour affronter la crise économique mais nous devons préserver la démocratie », a ajouté le ministre.
Jobbik est entré au parlement hongrois pour la première fois en 2009 après l’adoption par le gouvernement socialiste d’un programme d’austérité qui avait provoqué la colère des Hongrois.