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Les journalistes de télévision auraient besoin, en banlieue, d’employer des intermédiaires comme les reporters à Kaboul, des «fixeurs» susceptibles de faciliter leur travail sur place. Comment faire un reportage en banlieue sans risques pour les journalistes ? Plusieurs d’entre eux répondent au quotidien gratuit 20 minutes.

Paul Labrosse, Pierrefitte sur Seine

«Quand on parle de fixeurs, faut être précis. Ce serait une erreur grave de payer quelqu’un pour aller à 15 km de la rédaction. En revanche, clairement, je n’irai jamais non accompagné. Par des contacts. Mais, l’important, et c’est mon cas, est de travailler pendant plusieurs années dans les zones urbaines sensibles, ça aide.»

Willy Gouville, Villeneuve La Grenoble

«C’est impossible d’aller en banlieue sans un contact. Et même avec c’est compliqué. La personne qui nous accompagnait a été menacée. On avait pris toutes les précautions pour que cela se passe bien, et pourtant on s’est fait agresser. Cela devient difficile, voire injouable. Le plus terrible, c’est que les habitants, eux-mêmes, ont peur de témoigner. Personne n’a voulu parler devant notre caméra».

Elise Lucet, présentatrice de l’émission Pièce à conviction «Enquête sur l’ultraviolence» diffusée lundi soir.

«Pas de fixeurs, mais des règles fixées. C’est les mensonges du genre «on tourne un sujet sur la politique d’urbanisme» voire les invitations aux mises en scène qui ont généré la méfiance. Elle est totale, les médias sont assimilés au pouvoir. Il faut travailler à l’anglo-saxonne, rester sur place, d’abord sans caméra. C’est capital, que des journalistes, et pas des fixeurs, continuent à y aller, même s’ils sont tout sauf les bienvenus. Pour ne pas encore accentuer l’énorme sentiment d’abandon.»

20 minutes

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