Mathieu Bock-Côté est candidat au doctorat en sociologie à l’Université du Québec à Montreal (UQAM). Les propos de la chancelière allemande Angela Merkel qui a affirmé que le modèle d’une Allemagne multiculturelle avait échoué ne l’ont pas surpris.
“Les multiculturalistes ont aussi pratiqué la rééducation thérapeutique des populations majoritaires. Ce n’est plus à l’immigré de prendre le pli de la société qui l’accueille, c’est à cette dernière de réaménager ses institutions et sa culture pour éviter qu’elles n’entravent l’expression de la diversité. Le multiculturalisme repose fondamentalement sur l’inversion du devoir d’intégration.”
Le message vient d’Allemagne, de la chancelière Angela Merkel. Il a fait le tour du globe. En tendant l’oreille, on remarquera qu’un tel message circule dans toutes les sociétés occidentales et s’impose de plus en plus comme une évidence. Il suffit de constater l’implosion identitaire de certaines métropoles européennes sous la pression des communautarismes pour se convaincre de sa justesse.
Angela Merkel a formulé avec ironie une définition du multiculturalisme qui réfère à l’idéal d’une diversité bucolique: «Nous vivons maintenant côte à côte et nous nous en réjouissons.» Il s’agit pourtant d’une définition assez restrictive. Car si l’idéologie multiculturaliste repose effectivement sur l’utopie d’une société sans culture commune, ses promoteurs l’ont considérablement radicalisé depuis une quinzaine d’années.
En fait, les multiculturalistes reconnaissent depuis longtemps le caractère improbable de leur vision du monde. Ils savent bien qu’une hétérogénéité identitaire trop radicale a pour prix la fragmentation sociale. Mais les multiculturalistes en font porter la responsabilité aux sociétés occidentales qui accueilleraient mal la diversité. Ils ont pour cela travaillé à censurer la dissidence idéologique en assimilant la critique du multiculturalisme à la xénophobie.
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