26 mai 2009, 27 décembre 2009, 11 septembre 2010. D’une voix lasse, Frédéric Dervin et Houria, son épouse, propriétaires du tabac-presse Le Parchemin à Manduel (Gard), énumèrent les dates correspondant à autant de braquages dont ils ont été les victimes. Trois vols avec armes en moins de deux ans. Se sentant abandonné, le couple de commerçants travaille aujourd’hui la peur au ventre.
Le premier, c’était cinq mois après leur installation. Frédéric avait cru à une blague. À cette liste déjà longue s’ajoute le vol avec armes et en bande organisée du dépôt de tabac Altadis de Lunel le 20 juillet dernier. Ce jour-là, Frédéric, sa femme et sa fille de 9 ans étaient venus se réapprovisionner au dépôt de Lunel. Des malfaiteurs lourdement armés ont pénétré dans le bâtiment. Les mains ligotées, le personnel et les clients, dont Frédéric et Houria protégeant la fillette, ont dû se coucher au sol.
Aujourd’hui, Frédéric et Houria Dervin sont soutenus par Me Rémy Nougier. Le couple de commerçants est au bout du rouleau. Abattus, amers, inquiets, ils se sentent abandonnés. Par la justice, qui, selon eux, ne condamne pas assez lourdement les malfaiteurs, la mairie, la confédération des buralistes, la gendarmerie et un peu par tout le monde… «On se sent seuls. Le maire et la représentante de la confédération sont venus me voir ou m’ont contacté après chaque braquage mais après… il n’y a plus rien, reprend Frédéric.»