Après avoir connu leur plus forte hausse depuis 2003 au mois d’août, les tarifs réglementés de l’électricité pourraient encore augmenter début 2011. Interviewée sur Europe 1 lundi, la ministre de l’Économie Christine Lagarde a confirmé qu’une hausse pouvant dépasser les 3% était envisagée.
Le prix de l’électricité aurait alors augmenté de 6% à 7% en six mois, indique le quotidien Les Échos.
«Je le confirme d’autant plus que j’étais au banc (de l’Assemblée nationale, NDLR) puisque c’est moi qui ai accompagné la discussion budgétaire tout au long de la semaine dernière», a ajouté le ministre du Budget François Baroin sur LCI lundi.
Panneaux solaires
La cause de cette nouvelle hausse : le succès des panneaux solaires encouragé par le Grenelle de l’environnement. La puissance du parc de panneaux solaires français a été multipliée par dix en deux ans, passant de 81 mégawatts fin 2008 à 850 MW fin 2010.
Comme cette énergie renouvelable n’est pas totalement compétitive, l’Etat la soutient en faisant acheter ce type d’électricité par EDF à un prix élevé, supérieur à celui auquel il pourrait s’approvisionner sur le marché. Ce surcoût pour EDF lui est normalement remboursé via la taxe dite de «contribution au service public de l’électricité» (CSPE), payée par chaque consommateur.
Or, le niveau de cette taxe n’a pas bougé depuis 2004. Et les comptes d’EDF en ont pâti. Une hausse de la CSPE (de 4,50 à 7,50 euros par mégawatt/heure) permettrait de renflouer l’entreprise. Pour François Baroin, il est «tout à fait normal» que les consommateurs financent le développement de l’énergie solaire. «EDF ne peut pas porter des centaines et des centaines de millions d’euros», a-t-il estimé.
Déjà 3% d’augmentation le 15 août dernier
Début octobre, les députés Michel Diefenbacher (UMP) et Jean Launay (PS) avaient rendu un rapport proposant d’augmenter de la CSPE de plus de 40%. Selon eux, la hausse de la facture devait rester «relativement limitée, de l’ordre de 3%».
Le 15 août, les tarifs avaient été augmenté de 3% pour les ménages et de 4% à 5,5% pour les entreprises. Cette hausse, la plus forte depuis juillet 2003, avait été justifiée par « l’augmentation du rythme des investissements dans les réseaux et le parc de production » d’EDF.