Deux ans après l’élection de Barack Obama et la vague d’optimisme qu’elle a suscitée, le titre du livre d’Arianna Huffington, fondatrice du «Huffington Post», Third World America, (L’Amérique du tiers-monde) fait l’effet d’une douche froide.
Près de 100 millions d’Américains vivent dans des familles aux revenus inférieurs à ceux de leurs parents au même âge. Les enfants de parents fortunés qui ne font pas d’études ont plus de chance d’être riches que les enfants de parents pauvres qui, eux, ont entrepris des études. La classe moyenne, sur laquelle a reposé l’essor économique de ce pays, est une espèce en voie de disparition.
L’une des promesses-clés de l’équipe Obama, pendant la campagne de 2008, était pourtant qu’il «n’oublierait pas la classe moyenne».
Eh bien, c’est fait. Elle est dévastée. Et sa disparition est bien plus menaçante pour la stabilité à long terme de ce pays que la crise financière, qui a vu 3 000 milliards de dollars d’argent du contribuable versés à Wall Street. Des chiffres ? Depuis la fin de 2007, nous avons perdu plus de 8,4 millions d’emplois. Un Américain sur 5 est sans emploi ou sous-employé.