Michael Gove, le secrétaire à l’éducation du Parti conservateur, a annoncé que les inspecteurs de l’enseignement auront le droit de licencier tout professeur appartenant au BNP (British national party), sans que celui-ci ait commis le moindre acte contraire ou tenu le moindre propos abusif.
Les recteurs d’académies sont sur le point d’avoir la possibilité de se séparer de professeurs membres du BNP ou de tout autre groupe à “teneur extrémiste”.
Cet engagement du secrétaire de l’Éducation, Michael Gove, fait suite au cas d’un militant du BNP ayant fait usage d’un ordinateur de l’Éducation afin de poster des commentaires qualifiants les immigrés de “crasse”. Gove à déclaré qu’il autoriserait les proviseurs et responsables à casser les professeurs pour appartenance au parti d’extrême droite. Les membres du BNP ne peuvent déjà pas travailler pour la police ou l’administration pénitentiaire.
Le ministre a déclaré au Guardian : ” Je ne crois pas que l’appartenance au BNP soit compatible avec le métier d’enseignant. Une des choses que j’envisage de faire est donner aux recteurs d’académies et aux responsables de l’éducation les pouvoirs et la confiance afin de se déparer des professeurs engagés dans des activités extrémistes.
” J’étendrais cela à l’appartenance à d’autres groupes à connotation extrême. Je ne vois pas comment être membre du Parti National Britannique pourrait aller de pair avec le modelage de jeunes esprits.”
Ce coup d’éclat à été accueilli favorablement par le syndicat de l’éducation NASUWT, qui a plébiscité l’application. Son secrétaire général, Chris Keates, a dit:” J’espère que Michael Gove mettra cela en œuvre le plus vite possible. C’est important pour sauvegarder les intérêts de notre jeunesse.
Adam Walker, un professeur membre du BNP dans une école près de Sunderland, a été reconnu non coupable d’intolérance religieuse et raciale par un jury disciplinaire en juin de cette année. Il a écrit sur un forum internet que la Grande Bretagne était “une décharge pour la lie du tiers monde”. Mais bien que le jury admette que les commentaires étaient troublants, il n’a pas reconnu qu’ils relevaient de l’intolérance.
En annonçant le verdict du Conseil Général de l’Education, la responsable Angela Stones a dit: “Un commentaire négatif sur l’immigration au RU n’est pas en soit révélateur de racisme ou d’intolérance raciale, car les immigrants sont de races très variées”.
Le GTC, l’organisme de surveillance de la profession, a été débouté la semaine suivante. Dans un communiqué, Gove a parlé de la décision quant au cas Walker comme étant “assez mauvaise”.
Le gouvernement précédent avait rejeté l’interdiction d’enseigner pour les membres du BNP à la suite d’une enquête indépendante sur le racisme dans les écoles qui avait statué que cela serait disproportionné. Selon Maurice Smith, un ancien inspecteurs d’académies, une interdiction reviendrait à “prendre une énorme masse pour casser une minuscule noix”. Il a aussi qualifié cela “d’acte purement politicien”.
L’étude montre que ces sept dernières années quatre professeurs et deux gouverneurs avaient été publiquement identifiés comme membres d’organisations racistes, et que seuls neuf incidents tels que des remarques racistes de la part de professeurs ou la détention de matériel raciste ont été punis par la GTC.
Certains critiquent cette étude pour avoir focalisé sur le nombre d’incidents, plutôt que sur leur impact potentiel sur la classe. Keates déclare: “Ce n’est pas un problème d’échelle. Cela a été notre plus grosse critique sur le rapport de Maurice Smith. Le problème étant de faire passer un message clair comme quoi être membre du BNP et autres groupes extrémistes n’est pas compatible avec le métier d’enseignant.”
Gove a dévoilé ses plans afin de bannir le BNP des classes dans une interview dans laquelle il a aussi déclaré qu’il ne s’opposerait pas aux parents et enseignants s’ils rejetaient ses vues sur le sujet.
A la conférence du parti conservateur de cette année, Gove a déclaré que l’historien Simon Schama aiderait à une réforme complète du programme d’histoire pour s’assurer qu’aucun élève ne quitte le système scolaire sans apprendre “l’histoire anglaise narrative”. La formation d’anglais sera elle aussi reformée pour s’assurer que les canons de la littérature tels que Pope, Shelley, Dryden, Dickens et Hardy soient au cœur du cursus.
Il a déclaré penser qu’il y avait un “appétit sans faim” pour une éducation plus classique. Mais il a insisté sur le fait que les professeurs étaient maîtres de leur cours. “La façon dont j’envisage les réformes à venir est que si la sagesse professionnelle des enseignants les amené ailleurs et que le bon sens des parents les suit, je ne m’opposerai pas à eux”.
The Guardian via Lionel Baland
(merci à 6lys pour la traduction de l’article du Guardian)