Addendum vidéo du 08/11/2010:
Le gouvernement britannique présentera cette semaine son nouveau plan anti-chômage.
Deux semaines après avoir dévoilé un plan de rigueur sans précédent, le gouvernement britannique s’apprête à prendre des mesures musclées pour lutter contre le chômage.
Ce nouveau dispositif sera présenté cette semaine par le ministre britannique du Travail, Iain Duncan Smith.
L’objectif affiché du ministre est ambitieux : réduire la facture des allocations, qui coûtent chaque année 190 milliards de livres sterling (220 milliards d’euros), et «casser le cycle de la dépendance».
Iain Duncan Smith décrit ce nouveau plan anti-chômage comme un «contrat» qu’il entend passer avec les 1,4 million de chômeurs de longue durée qui touchent des allocations hebdomadaires de 65 livres sterling (75 euros).
Ces derniers se verraient contraints d’effectuer 30 heures par semaine de travail bénévole, donc non rémunéré, comme le ramassage d’ordures, le balayage des rues ou l’entretien des parcs et jardins. Et ce, pendant quatre semaines. En échange, le gouvernement compte garantir au bénévole un nouveau «crédit universel» qui remplacerait les catégories d’allocations existantes. Si le demandeur d’emploi ne se présentait pas à son poste, en revanche, il perdrait ses allocations pendant au moins trois mois.
Redonner aux chômeurs une «routine de travail»
«Il s’agit simplement de redonner aux chômeurs une routine de travail, ce qui rendra leur profil bien plus intéressant pour un employeur qui cherche à pourvoir un poste», explique une source proche du ministère britannique du Travail au Guardian. Par ailleurs, des sanctions comme la suppression des allocations existent déjà pour les bénéficiaires qui refuseraient de participer à une formation ou de se rendre à des entretiens d’embauche.
Pour autant, le nouveau plan de la coalition britannique suscite la «controverse» outre-Manche, indique le journal. La députée travailliste Anne Begg a estimé que ces périodes de travail bénévole priverait les chômeurs d’un temps précieux pour la recherche d’emploi. «Le problème, c’est justement de trouver un travail», a-t-elle déclaré. Harriet Harman, une autre députée travailliste, a déclaré que les réformes étaient sans doute nécessaires, tout en jugeant les projets du gouvernement «inéquitables».
Il y a tout juste deux semaines, la Grande-Bretagne a annoncé les coupes budgétaires les plus radicales de l’histoire moderne du Royaume-Uni. Le chancelier de l’Échiquier, George Osborne, a confirmé l’objectif annoncé en juin pour la réduction des dépenses publiques, alors fixé à quelque 83 milliards de livres (95 milliards d’euros) d’ici à 2015. A cet horizon, la Grande-Bretagne va supprimer 490.000 emplois publics, pour «éviter la faillite» et «s’éloigner du précipice».
(Merci à Robin)