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Jean François de Galaup, comte de La Pérouse, est l’un des derniers grands navigateurs de l’Ancien Régime. Après s’être distingué à la guerre, il se verra confier par Louis XVI le commandement d’une expédition de légende, disparue corps et biens peu avant la Révolution et qui n’a depuis cessé d’alimenter les rêves des marins et des aventuriers.

Jean François de Galaup de La Pérouse naît à Albi en 1741. Encouragé par l’un de ses parents, le marquis de la Jonquière, il entre à quinze ans à l’Ecole des Gardes de la Marine. Il est tout d’abord engagé dans la Guerre de Sept Ans (1756-1763) , qui oppose la France à l’Angleterre au large de l’Amérique du Nord. Par la suite, on le retrouve aux Antilles, à l’île de France (actuelle île Maurice) puis en Inde, où il se distingue en sauvant le comptoir de Mahé, assiégé par un prince local.

Promu lieutenant de vaisseau, il reçoit la Croix de Saint Louis en 1778. Il s’illustre ensuite durant la guerre d’Indépendance des États-Unis au cours de laquelle il s’empare de deux forts britannique dans la baie d’Hudson.

Ses talents de navigateur lui valent d’être nommé capitaine de vaisseau et d’être choisi par le marquis de Castries, ministre de la Marine de Louis XVI, pour diriger une ambitieuse expédition autour du monde.

Disposant de deux navires, La Boussole et L’Astrolabe, le comte de La Pérouse doit réaliser un tour du monde (en passant par le Cap Horn, Hawaï, l’Alaska, la Chine, l’Australie et l’océan indien) au cours duquel il récoltera des données cartographiques mais aussi météorologiques, botaniques, économiques et ethnologiques. De nombreux scientifiques participent à l’expédition : un astronome, un médecin, trois naturalistes, un mathématicien, trois dessinateurs, des physiciens, un interprète, un horloger, un météorologue, ainsi que des prêtres possédant une formation scientifique. L’expédition La Pérouse a également pour but d’établir de nouveaux comptoirs commerciaux et d’ouvrir de nouvelles routes maritimes.

Le 1er août 1785, l’expédition quitte la rade de Brest. Six mois plus tard, elle double le Cap Horn pour longer la côte chilienne. A la fin du mois de juin 1786, La Pérouse atteint l’Alaska. Une barge et deux chaloupes transportant une vingtaine d’hommes sont perdus dans les courants violents de la baie nommée « Port des Français » par La Pérouse. Un an plus tard, après une escale à Manille, l’expédition atteint le Kamtchatka. Un jeune géographe, Barthélemy de Lesseps, est débarqué sur la péninsule avec pour mission de regagner Versailles pour rendre compte au Roi des premiers résultats de la mission. De Lesseps y parviendra en treize mois, traversant en traîneau et à pieds la Sibérie, puis l’Europe.

De Lesseps sera l’unique rescapé de cette expédition. En effet, après des escales aux îles Samoa et en Australie, l’expédition disparaît mystérieusement. On raconte qu’au moment de monter sur l’échafaud, Louis XVI aurait demandé : “A-t-on des nouvelles de Monsieur de La Pérouse ?” . Hélas, les premières traces de l’expédition ne seront découvertes qu’en 1828 par Dumont d’Urville, autre explorateur célèbre. Plus tard, l’amiral Legoarant de Tromelin remontera des ancres et des canons, déposés depuis au pied de la statue de La Pérouse, à Albi.

L’Association Salomon, créée dans le but de lever le mystère sur la fin tragique de l’expédition de La Pérouse, a mené six campagnes de fouilles : 1981, 1986, 1990, 1999, 2003 et 2005.

La Pérouse laisse à la postérité un récit de son Voyage autour du monde sur l’Astrolabe et la Boussole dans lequel il relate le dernier grand voyage de découvertes de l’Ancien Régime.

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