Le projet de loi de finances 2011 promet une réduction sans précédent du déficit de l’Etat, qui devrait passer de 152 à 92 milliards d’euros. La fin des mesures exceptionnelles prises au cours des deux années précédentes (principalement le plan de relance et le grand emprunt) explique l’essentiel de cette baisse. Du côté des recettes courantes, l’Etat ne peut compter que sur l’évolution spontanée des assiettes, car l’essentiel des 10 milliards récupérés sur les niches fiscales ira à la Sécurité sociale.
Pas vraiment de bouleversements non plus du côté des dépenses. L’Etat s’engage à les stabiliser en valeur (hors charge de la dette et pensions), ce qui implique une baisse en volume, hors inflation. Il compte pour cela sur le gel du point d’indice des fonctionnaires, le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux (- 31 600 postes) et une réduction de 5% des crédits de fonctionnement et d’intervention. L’équilibre entre les missions de l’Etat ne change que très marginalement, au détriment de l’équipement, du logement et de l’écologie, et à l’avantage de la justice et de l’éducation.
La progression la plus marquante parmi les dépenses de l’Etat concerne ses engagements financiers (le paiement des intérêts et le remboursement de la dette) : ils progresseraient de 6,3% en 2011, pour devenir le premier poste de dépenses, devant l’enseignement hors pensions. Et ce n’est qu’un début : la hausse devrait atteindre 28,5% d’ici à 2013, selon la programmation pluriannuelle du gouvernement. Autant dire que c’est après 2011 qu’il deviendra vraiment difficile de faire baisser le déficit.