En silence et dans l’indifférence, la place des femmes s’amenuise dans les banlieues lyonnaises.
De plus en plus, elles choisissent de disparaître des lieux publics, en boudant les marchés, évitant certaines rues et, finalement, restant terrées chez elles. C’est ce qu’affirme B., coordinatrice d’un centre social de Vaulx-en-Velin qui vit à proximité du Mas du Taureau; une façon pour elles de rester à l’abri du regard des hommes, dont les tenues vestimentaires et la barbe forment comme une barrière entre les deux sexes. Mais B. dit qu’il y a plus grave. Avant de parler, elle fixe ses conditions : elle refuse de dire son nom et celui du centre social dans lequel elle travaille. Pas question non plus de chercher à contacter la jeune femme dont elle va nous parler.
Je ne vous aurais jamais demandé cela il y a dix ans, mais je ne veux pas prendre le risque de me retrouver avec un tournevis planté dans le crâne et encore moins mettre cette femme en danger”