Marc Cheb Sun, directeur de la rédaction de Respect Magazine, estime que la «dévalorisation permanente» des musulmans par les médias peut conduire par réaction à une forme de fierté musulmane, une «muslim pride».
“l’inclusion des citoyens musulmans [est] la condition nécessaire du vivre ensemble.”
Mardi, les musulmans ont fêté l’aïd-el-kébir. Connue pour son sacrifice rituel d’un mouton, «la grande fête» se réfère au geste d’Abraham, prophète commun aux trois monothéismes. Cela pourrait être une bonne occasion de réunir les communautés. Mais la médiatisation de l’islam par les politiques, avec la volonté récurrente de légiférer sur «le problème musulman», met en danger le lien social.
Bon nombre de musulmans (qu’ils soient pratiquants ou pas, ou seulement de culture musulmane) ne supportent plus cette dévalorisation permanente. «Je déteste la burqa et le niqab. Mais politiques et médias nous poussent à des solidarités absurdes. A force de concentrer l’attention sur des courants extrémistes, on pousse les musulmans à s’afficher comme un bloc uniforme. Les amalgames renforcent une sorte de solidarité frontale, en développant l’idée du ‘nous’ et ‘eux’», témoigne, dans Respect mag, Hanane, responsable associative dans la banlieue lyonnaise. (…)