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Éditorial de François Schaller dans L’Agefi

L’image de la Suisse est un leurre

Même si le pire n’est pas encore sûr, il faut se préparer psychologiquement à une acceptation ce week-end de l’initiative populaire pour l’expulsion des étrangers criminels. Avec un coupable auquel il sera aisé de faire porter l’échec: l’organisation faîtière Economiesuisse, qui n’a pas participé à la campagne d’opposition.

Comme si les Suisses étaient incapables de se déterminer sans slogans ou contre-slogans, comme s’il était impossible de contrer le populisme sans appui financier des entreprises.

Lorsqu’elles s’engagent, on leur reproche en général de corrompre la politique. Et le Parti socialiste s’est imposé au siècle dernier comme premier parti de Suisse, sans grands moyens, avec les organisations économiques contre lui.

Lors du vote populaire sur l’absurde interdiction des minarets, Economiesuisse s’était impliquée parce que l’objet était susceptible de nuire à l’image de la Suisse et à ses relations commerciales dans le monde. Il s’est avéré que ces craintes étaient très largement exagérées.

Que va-t-il se passer ces prochains mois si les Suisses acceptaient dimanche cette nouvelle initiative à scandale? Une grande émotion – surtout médiatique – sur un sujet émotionnel. Ensuite, les quelques ennemis de la Suisse (surtout en Europe) la détesteront davantage. Ses quelques amis l’aimeront plus encore. Le gros des opinions publiques resteront à peu près indifférentes, comme elles le sont face aux dérapages politiques des Pays-Bas ou de la Belgique. Les États-Unis, la France ou les Émirats ont une image incomparablement moins confortable que celle de la Suisse. Cela ne les empêche pas de faire du commerce dans le monde.

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(Merci à Pakc)

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