Référence : 05PARIS1807
Date : 17 mars 2005
De : Embassade des Etats-Unis à Paris
Classification : Confidentiel
Note : Le document complet n’est pas disponible
Le 15 mars [2005], Poloff a rencontré Jérôme Leonnet, conseiller technique au Ministère de l’Intérieur dirigé par Villepin, responsable de l’organisation et de l’administration des relations entre la police et les RG en matière de terrorisme. […]
Leonnet a décrit les années 80 et 90 comme des années de grande inquiétude dans les milieux policiers. Les attaques terroristes pendant cette période, surtout a à Paris au milieu des années 80, ont nourri la perception des citoyens français que les autorités étaient relativement incapables d’arrêter le terrorisme. De plus, à la fin des années 90, la France a connu une augmentation significative des crimes violents, un phénomène qu’elle n’avait jamais subi. […]
Un article de journal en février citait des sources des RG qui estimaient que les extrémistes islamistes contrôlaient environ 40 mosquées et centres de prière en France, et disposaient d’environ 500 militants actifs et 5000 sympatisants. Il y a eu très clairement une augmentation de l’Islam radical en France pendant les dernières années, selon Leonnet. Malgré tout, il était optimiste sur le fait que l’Islam radical allait décliner sur le long terme.
Il a affirmé que le gouvernement était très au courant des difficultés concernant la croissance de l’Islam radical, et qu’il prenait les mesures nécessaires : s’assurer que les imams parlent tous français, surveillance des mosquées et des banlieues difficiles par la police et les agences de renseignement, la loi sur le voile, et une détermination du président Chirac et de toute l’administration pour faciliter l’intégration.
En tout cas, selon Leonnet, les problèmes d’intégration et d’immigration n’ont aucun effet sur la violence criminelle. Au cours des dernières années, la violence et la criminalité ont diminué. La violence générée par les immigrés a habituellement un but financier ou social, selon Leonnet, et ce type de délits est en diminution. Les deux exceptions sont les viols et les actes de violence gratuite.
Sur les viols, Leonnet pense que la diffusion à grande échelle de films pornographiques sur les chaînes du câble est un facteur important. Concernant les actes de violence gratuite, Leonnet affirme que les structures sociétales qui auparavant éliminaient ou gardaient sous contrôle de tels comportements ne jouaient plus leur rôle. Le service militaire disparu, tout comme le plein emploi et les structures familiales élargies, contribuaient à identifier les individus avec des tendances violentes.