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Addendum du 01/12/2010

Après la sphère diplomatique, Wikileaks s’attaque à la finance. Le site spécialisé dans la fuite d’informations qui a mis sur la place publique des centaines de milliers de documents et télégrammes diplomatiques classés confidentiels révèle qu’il détient également des documents compromettants pour une grande banque américaine, sans donner aucun nom. Des révélations dignes de celles qui ont provoqué l’affaire Enron. Pour la communauté financière, il y a aucun doute, c’est Bank of America…

Dans un entretien accordé au magazine américain Forbes, le fondateur du site Julian Assange évoque la diffusion en début d’année prochaine de milliers de documents confidentiels. Le responsable entend dénoncer des pratiques contraires à l’éthique. L’objectif est de «décrire fidèlement le mode de fonctionnement de la direction des banques dans l’optique d’encourager la mise en place d’enquêtes et de nouvelle réforme».

Il compare même l’ampleur des révélations à venir aux e-mails qui ont déclenché l’affaire Enron. En 2001, ce géant américain de l’énergie a fait faillite en raison de lourdes pertes liées à des opérations spéculatives qui avaient été maquillées au moyen de manipulations comptables, alors même que le groupe était audité. Le cabinet d’audit en question, Arthur Andersen, a plongé et a été démantelé du même coup.

«L’onde de choc sera la même. Des violations de la loi, des pratiques contraires à l’éthique vont être divulguées mais également le fonctionnement des structures internes de décisions et l’ethos des dirigeants des banques… et cela a une incroyable valeur».

«Le règne de la corruption»

«On pourrait appeler cela le règne de la corruption. Mais c’est également l’ensemble du système dirigeant qui refuse de reconnaître ce système et encourage des pratiques contraire à l’éthique : il n’y aucune surveillance et la priorité des dirigeants consiste à tout faire pour satisfaire avant tout leurs propres intérêts», précise le fondateur du site.

«Dans les secteurs où on est extrêmement bien payé, comme, disons, chez Goldman Sachs, on est davantage incité à ne pas perdre son emploi», a-t-il expliqué. Julian Assange a par ailleurs souligné que la banque est, avec le renseignement privé, l’un des secteurs économiques qui protègent le mieux leurs secrets.

«Tout ce que je peux dire, c’est qu’il est clair qu’il y a eu des pratiques contraires à l’éthique, mais il est trop tôt pour suggérer qu’il y a délit. Nous devons être prudents et ne pas coller une étiquette de délinquants aux gens avant d’être tout à fait sûrs».

Au nom de la transparence, Wikileaks entend dénoncer des faits et inciter à leur changement. Reste à savoir si ces nouvelles révélations auront le même impact que ses dernières publications sur la guerre en Irak ou la diplomatie américaine au retentissement planétaire.

Le Figaro

(Merci à K.)

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