Journaliste et essayiste, Caroline Fourest vient de recevoir le Prix de la Mémoire dans le cadre de la 7e édition du prix Fetkann.
On a tendance, dans le débat public, à utiliser le mot diversité à la place du mot égalité. Il y a un problème. Si on veut flatter le droit à la différence pour nous expliquer que nous sommes tous totalement différents du fait de notre degré de pigmentation, de notre origine, de notre lieu de naissance, je ne vois pas en quoi ça fait reculer les clichés et le racisme. Il y a beaucoup d’autorités qui abandonnent le terrain de la lutte anti-raciste et de l’égalité des chances parce que ça coûte de l’argent et que le mot diversité est plus superficiel, plus facile.
On utilise le mot communautarisme à tort et à travers et il faut distinguer le moyen et l’objectif. Il y a des moyens communautaires de lutter pour l’égalité. C’est sur un combat universaliste. A l’inverse, il y a des moyens universels de lutter pour des dérogations à la loi commune, des exceptions, privilèges. Là, l’objectif est communautariste.
Je pense que faire des quotas ethniques pour obtenir un semblant de saupoudrage de diversité cache en réalité un abandon de l’égalité et le retour des clichés. Car pour faire des catégories ethniques, il faut réduire chacun à son identité la plus visible.
(Merci à Gnafron69)
