Chaque année, les États-Unis dépensent 3 millions de dollars dans… nos banlieues ! Cet intérêt des Américains pour la « diversité française » a un objectif : s’assurer, face aux risques d’attentats, les bons égards de la communauté musulmane. Enquête sur cette étonnante opération séduction.
Rediffusion d’un reportage de Dimanche + :
Dans l’une des notes diplomatiques publiées par le site Wikileaks, les États-Unis reprochent à la France « de ne pas considérer ses compatriotes à la peau sombre et musulmans comme des citoyens à part entière ». L’Oncle Sam inquiet de la situation dans les banlieues françaises ? Oui. A tel point que l’ambassade américaine à Paris consacre chaque année 3 millions de dollars pour y financer des projets.
(…) En clair, l’objectif principal des États-Unis est d’aider et accompagner les jeunes issus de l’immigration, afin de les éloigner d’éventuelles tentations islamistes et soigner leur image auprès d’eux. Mais Washington s’est également aperçu d’un intérêt politique : s’assurer les bonnes grâces de ceux qui seront peut-être les décideurs de demain.
« Sur cette question des quartiers et de la diversité, ils ont vingt ans d’avance » assure Kamel Hamza, conseiller municipal UMP de la Courneuve.
« Ils ont bien compris que dans vingt ans, Kamel Hamza sera peut-être sénateur ou ministre, ou qu’un autre sera peut-être maire d’une ville ou député. Ils ont tout intérêt à l’aider et à le promouvoir pour discuter avec lui ».
Ces efforts importants, qui s’apparentent parfois à du lobbying, ne dérangent pas Enoch Effrah. Porte-parole du collectif 13e round, il travaille régulièrement avec l’ambassade américaine : « Ils sont là sur le terrain comme devrait l’être un homme politique. Si le lobbying, c’est créer du réseau et permettre aux gens d’exploiter leur potentiel, alors vive le lobbying ! ».