La Réserve fédérale américaine a été obligée de suspendre la production de son nouveau billet de 100 dollars. Et ne sait encore comment faire le tri dans le milliard de billets imprimés.
Benjamin Franklin mis en quarantaine. Plus d’un milliard de billets de 100 dollars à l’effigie de l’un des pères fondateurs des États-Unis sont retenus par la Réserve fédérale américaine (Fed) pour vérification. Les billets neufs, qui devaient être mis en circulation en février prochain, ont connu un problème d’impression. La production a dû être arrêtée et les billets déjà imprimés sont menacés de destruction.
En temps de crise, la mise au pilon de centaines de milliers de coupures de 100 dollars serait un symbole plutôt malvenu.
Ce doit pourtant être la coupure la plus sûre de l’histoire du billet vert. Pour mettre au point son nouveau billet de 100 dollars, le Bureau d’impression mandaté par la Fed avait utilisé des techniques inédites, fruit de plus de dix ans de recherche. En plus des habituelles encres spéciales et micro-impressions, le billet comporte de nouveaux dispositifs anticontrefaçon. Notamment un hologramme en forme de «cloche de la liberté» qui disparaît quand on le secoue, ainsi qu’un ruban bleu aux motifs changeants. Des techniques de pointe, qui en font aussi la coupure le plus chère de l’histoire : 12 centimes l’unité, contre 8,5 centimes pour la version précédente.
Les billets sont plus sophistiqués, leur impression aussi
Mais le mieux est parfois l’ennemi du bien. Et ce serait justement la nouvelle technique d’impression du billet qui aurait causé problème. «Les billets devenant plus sophistiqués, leur impression le devient aussi», avoue un responsable du département du Trésor américain, cité parle Washington Post. Résultat, «un problème de froissage sporadique du papier» durant le processus a laissé des marques blanches sur une partie des nouvelles coupures. Ce milliard de billets représente plus de 10% des billets verts en circulation dans toute la planète.
À ce jour, l’étendue des dégâts n’a pas été diagnostiquée avec précision. Pour savoir combien de billets sont abîmés, les experts du Bureau d’impression cherchent encore le moyen de les vérifier un par un. Le faire manuellement est en effet inimaginable pour une telle quantité, et il n’existe pas de technique automatique au point. En attendant une solution, les billets sont stockés à Fort Worth au Texas et à Washington.
Ce type de problème à une telle échelle est rarissime, le dernier cas remontant à 1987. Un autre raté dans le processus d’impression avait alors retardé la diffusion de nouveaux billets de plusieurs années.
Les autorités assurent néanmoins qu’une bonne proportion des billets mis en cause devrait finalement passer l’inspection avec succès. Quant aux coupures défectueuses, elles ne seront bien sûr pas mises en circulation. La Fed ne devrait cependant pas en payer le prix, selon la chaîne ABC, puisqu’elle ne règle à l’imprimeur que les billets validés.
Le Figaro
(Merci à SPOILER)