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Mon dernier “appel de Noël” date de plusieurs dizaines d’années. Nos combattants d’Indochine,d’Algérie, et ceux du dernier carré, tous ces pans de l’histoire de France qui s’écroulaient et sortaient du champ de la conscience nationale, toutes ces familles abandonnées, ces dévouements trahis, ces milliers de milliers de Français de coeur et de sang précipités dans le désarroi … En ces temps qui nous semblent si lointains, c’est au nom de ce tragique héritage que le Secours de France luttait, oeuvrait, combattait : une arrière-garde. Chacun sait qu’il faut beaucoup de courage, d’abnégation, et un solide sens du sacré pour se battre encore en arrière-garde quand tout, ou presque, paraît perdu.

L’avenir étant indissociable du passé, dans notre vieux pays, voilà qu’aujourd’hui la situation se retourne, ou, plutôt, commence à se retourner. Les forces vives de la nation ne sont pas mortes, ou, plutôt, commencent-elles à se rendre compte qu’elles ne le sont pas encore tout à fait, mortes ! Les relais ont fonctionné, un peu partout, en petit nombre, mais croissant. Des groupes de Français se dressent, résolus désormais à ne plus transiger et à mener leur existence, au sein de ce pays, selon la conscience profonde qu’ils ont de notre culture, de notre langue, de notre histoire, de nos façons de vivre, telles qu’elles nous ont été transmises de générations en générations. En termes ethno-sociologiques, cela s’appelle des isolats. Isolés ? Pour le moment, mais nullement décidés à le rester. Un repli sur soi ? Non pas. Une base de départ, de reconquête. Ils sont comme ces petits ruisseaux qui engendrent une grande rivière. Puis un fleuve ? Il y faut du temps … et des moyens.

Et l’on retrouve là le Secours de France, toujours sous le même drapeau, mais cette fois, en éclairante avant-garde, tandis que se profile peu à peu, à l’horizon 2040-2050, une France peuplée pour moitié de bernard-l’hermite. Dans l’autre moitié, la confusion, l’incertitude, l’omniprésence du consensus dominant, celui que nous connaissons déjà, qui corrode l’âme de la nation et que nous avons parfaitement identifié … C’est alors que de tous ces isolats, qui se seront multipliés, naîtra ce qu’on pourrait appeler une sorte de “communauté de la pérennité française”. Celle-ci s’appuiera sur ses familles, sa natalité, sa jeunesse, ses écoles, ses réseaux d’information, d’éducation, d’entraide et de solidarité, et pourquoi pas, sur sa foi chrétienne, et catholique, avec un peu de chance, si ce ciment-là a tenu.

Le Secours de France n’est pas seul à l’oeuvre, Dieu merci, mais il a pris beaucoup d’avance. Il y a longtemps qu’il a tout compris. C’est pourquoi nous l’aiderons. Et il ne s’agit pas de politique ! Nous en sommes loin, très loin, bien au-delà …

Jean Raspail

Secours de France

(merci à Elie & à Atchoum)

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