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Kwal (une insulte d’origine hollandaise) est le nom de scène de Vincent Loiseau, artiste musicien polyvalent.

Paroles de la chanson

Là où j’habite, c’est pas grand et pas bien luxueux mais j’aime bien
C’est des apparts et, au milieu, il y a une cour toute petite
Là où j’habite, les voisins sont jamais loin
Tous les jours, on se fait bonjour et, dans son coin, chacun s’agite
C’est sympa là où j’habite, puis il y a un côté cosmopolite
Un petit parfum d’Afrique, parce que, parmi mes voisins,
Il y a une famille de Guinéens
Chaque fois que je les croise, c’est magique
Ils parlent Français et Malinké dans leurs beaux boubous en bazin
La France d’en haut balance des phrases sur des bruits et des odeurs
Moi, je vois ces gens polis, travailleurs,
Presque toujours de bonne humeur
Le père a l’air de bosser dur et tard
Et, le soir, ses enfants s’amusent dans la cour ou sur le trottoir
Ils ont des jeux de gamins et quand ils crient un peu trop fort
Il y a la maman jamais très loin derrière, elle leur fait signe de se taire

Là où j’habite, juste là où j’habite (x3)

Là où j’habite, il y a le voisin du numéro trois ; alors lui, c’est un cas !
Emmerdeur comme pas deux et cent pour cent Gaulois
Il est debout bien avant le soleil, il voudrait qu’on fasse tous pareil
Du coup, dès qu’il se réveille, il fonce dans la cour s’en prendre à nos oreilles
“Allez, debout les sales Nègres, je vous emmerde, bande de fainéants !”
Et il frappe sur leur porte et il les insulte allègrement
Et personne ne dit rien, et moi non plus
Forcément, parce qu’il est méchant, ça c’est sûr,
C’est un cauchemar pour le voisinage mais tout le monde le ménage
C’est qu’il a une maladie des méninges
On pourrait cogner dessus, ça le rendrait pas plus sage
Mais lui, pour qu’ils le virent, il faudrait qu’il tue quelqu’un
Et quand je l’entends gueuler des fois, je me dis qu’il ne va pas tarder à y venir
Mais les Négros, comme il dit, entre chez eux et chez lui
Le mur, il est épais comme du papier et lui, il a des insomnies
Alors même la nuit, c’est une teigne !
Et eux, ils subissent tout le temps ses conneries
Et jamais ils se plaignent

Là où j’habite, juste là où j’habite (x3)

Là où j’habite, c’est petit mais c’est pas ça le pire
Un jour, gêné, le père guinéen vient me voir avec un papier à me faire remplir,
Sinon, lui et sa famille, ils allaient devoir partir
Ben ouais, des papiers, ils en avaient pas assez pour rester en France
Et on les menaçait d’être expulsés
Ils avaient reçu un courrier, de M’sieur le Ministre de l’Intérieur, signé Nicolas en personne
Nicolas dans son petit papelard, il emploie un ton autoritaire à faire peur
Et moi, je me demande plus si ce gars-là a des rêves de dictateur
Nicolas, c’est aux voisins qu’il demandait d’attester
Que les Guinéens étaient intégrés et qu’ils méritaient de rester
Moi, ça m’a fait penser au passé
À une autre époque, on avait demandé aux voisins de dénoncer
Ça avait fini avec des étoiles jaunes
C’est comme ça que ça avait commencé

Là où j’habite, juste là où j’habite (x3)

Et puis un jour, mes voisins sont partis. Je les ai jamais revus
On les a ramenés en Guinée parce que, de toute façon, les papiers à faire signer
C’était pour les recenser, pas pour qu’ils puissent rester
Mais le gars du numéro trois est encore là
Il a plus de Nègres à insulter mais lui, on peut pas le virer
Il est Gaulois, il a des droits, pour lui il y a des lois
Là où j’habite, maintenant, ça craint
Il y a toujours l’autre pour nous faire chier mais il y a plus de gamins dans la cour
Plus de Malinké, plus de bazin
Elle est pas drôle mon histoire, elle est même triste, mais elle est authentique
Et j’ai pas été la chercher bien loin :
Tout juste là où j’habite

Là où j’habite, juste là où j’habite (x3)

(Merci à Anne On)

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