L’idée d’un revenu minimum sans condition est dû au marquis de Condorcet (XVIIIe siècle). En Suisse, un projet d’initiative en faveur d’un revenu de base a été lancé en 2006. L’idée est simple: un revenu de base est payé à tous les citoyens (et non ménages), pauvres et riches, sans aucune condition préalable, sans tenir compte de toute autre source de revenu et sans exigence à effectuer ou à accepter un travail. Cette proposition est maintenant défendue par le Parti socialiste et le syndicat SYNA.
L’une des conséquences évidentes de cette initiative serait une formidable vague d’immigration sociale. A l’annonce même de l’adoption d’un versement mensuel et inconditionnel de 2500 francs, l’afflux d’immigrants serait énorme. Après avoir été un paradis fiscal, la Suisse se transformerait, au cœur de l’espace Schengen, en un «paradis de l’immigration sociale».
L’idée d’un revenu de base sans aucune contre-prestation ni obligation, sans aucune étude des besoins éventuels de l’individu, se range donc dans la terrible série des propositions qui, au nom de la liberté de l’individu, tuent au contraire sa liberté. Car plus l’impôt est élevé et plus la liberté est basse. Ces propositions créent des incitations négatives extrêmement dommageables qui nuisent au sens même du travail et à la dignité de l’homme.