Pour le père Sava Janjic, archimandrite du monastère de Visoki Decani, les violences antiserbes au Kosovo ont baissé d’intensité, mais elles persistent, dans une région d’où 70% de la population serbe ont été chassés depuis 1999.
Quelle est la situation actuelle des Serbes au Kosovo?
Sava Janjic. – Les violences contre les Serbes du Kosovo ont baissé depuis quelques années, mais ils ne disposent que d’une liberté très relative en dehors des enclaves où ils sont regroupés. Leurs droits sont limités et ils subissent toujours des harcèlements verbaux et parfois physiques. Surtout, il nous est impensable de vivre sans protection internationale, car rien ne garantit que ne se reproduise une flambée de violences comme celle de mars 2004, quand 35 églises ou cimetières orthodoxes ont été détruits en deux jours. A l’époque, la situation paraissait calme et la ville de Prizren était un modèle de tranquillité et un symbole de société multiethnique: en quarante-huit heures, tous les Serbes de la ville ont été expulsés, la résidence de l’évêque et les églises brûlées…
A l’époque, la situation paraissait calme et la ville de Prizren était un modèle de tranquillité et un symbole de société multiethnique: en quarante-huit heures, tous les Serbes de la ville ont été expulsés, la résidence de l’évêque et les églises brûlées…
Si certains sanctuaires sont en cours de reconstruction, trois monastères sont toujours en ruines. Et des centaines de cimetières ont été dévastés et sont laissés à l’abandon. Malgré les grands discours officiels sur le Kosovo multiethnique, la vérité est que le pays est un Etat de plus en plus monoethnique et une société monoreligieuse: en dix ans, 150 sites sacrés chrétiens ont été détruits ou endommagés.
(…) Avez-vous une prière particulière, à Noël?
Je prie humblement pour que le peuple français ne cesse jamais de penser aux chrétiens qui souffrent dans le monde. Ce qui fait notre humanité et nous rapproche du Christ, c’est notre esprit de compassion et de solidarité. Tant que cet esprit-là survit, l’espoir ne meurt jamais.
(Merci à Leponge)