« Ça va pas être de la tarte… » Mercredi matin, 11 heures, Gilles Saulière, comme tous les autres membres des Clubs DSK, se donne un peu de courage. La mission du jour est périlleuse : convaincre les habitants des quartiers sensibles d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) de s’inscrire sur les listes électorales (avant le 31 décembre) pour participer aux primaires socialistes de l’automne 2011.
En ciblant la cité des 3 000, le Club DSK 93 n’a pas choisi le plus facile. Vers 10 heures, c’est pistolet-mitrailleur en bandoulière que les policiers ouvrent l’antenne du commissariat. « La semaine dernière, on a attaqué la BNP à l’arme de guerre », souffle Alain Boulanger, conseiller municipal (ex-PS) venu accueillir les pro-DSK… avant de déguerpir en leur souhaitant « bien du plaisir ».
« DSK, ça veut dire quoi? » interroge interloquée Fortunée, une mère de famille. Son mari, Coupbé, qui regarde la télé « 24 heures sur 24 » lui souffle « DSK, c’est pour Dominique Strauss-Kahn… C’est le mari de l’ex-journaliste (NDLR : Anne Sinclair). Il s’occupe de la Grèce, c’est un bon gestionnaire. » Problème, vu de la galerie commerciale fantôme du Gallion où les trois quarts des boutiques sont fermés, le FMI est à des années-lumière.
A côté de la poste, l’antenne du Secours populaire français ne désemplit pas. Malgré la pauvreté, personne ne semble ici choqué par le salaire du patron du FMI (environ 500 000 $ par an, soit 372 000 €).