Vaulx-en-Velin, cité maudite après les émeutes de 1990, représente pour beaucoup le terreau du grand banditisme qui explose. Dans le monde de la nouvelle génération de braqueurs, «enfants perdus» des banlieues, les frontières de la Suisse sont elles aussi virtuelles.
“C’est un constat que d’affirmer que les truands viennent de là et sont d’origine maghrébine.”
«Lyon est devenue la capitale du braquage, n’hésite pas à dire David Metaxas, vedette du Barreau qui défend ce type de malfrats. L’explosion a commencé en septembre 2009: il y a eu quelque 30 vols à main armée. On a atteint le sommet avec le casse d’un bureau de change, Global Cash, le 24 septembre dernier.»
Armés de fusils d’assaut, quatre hommes encagoulés ont opéré devant des centaines de badauds. «On qualifie à tort ces garçons de professionnels. Pour moi, ce sont des gosses (…)»
Pour lui, la réhabilitation des cités comme à Vaulx-en-Velin est une réponse insuffisante: «On est entouré de banlieues tristes, pauvres socialement, dangereuses, de marmites prêtes à exploser. Mais qu’arrive-t-il si on dit à un jeune qu’il va gagner 1000 à 1500 euros par mois en travaillant alors qu’avec un braquage il croit pouvoir se faire 100 000 ou 200 000 euros ? C’est sûr que dans ses fantasmes, la Suisse, ses bijouteries, ses banques, c’est l’Eldorado.»