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Par Laurent Pinsolle

C’est la dernière idée issue du cerveau malade des eurocrates pour essayer de sauver leur monnaie unique : émettre des euro-obligations à l’échelle de l’ensemble de la zone euro pour faciliter le financement des pays en difficulté. Retour sur une idée aussi farfelue que dotée d’arrière-pensées.

Les Allemands lui ont fait la peau à peine a-t-elle été évoquée, et Malakine a très bien expliqué  pourquoi cette idée est ridicule.

En effet, les eurocrates ont imaginé un système où la dette des pays membres serait collectivisée à hauteur de 60% du PIB de chacun des pays. Dans leur schéma, cela revenait à imposer aux marchés un traitement indifférencié de la dette de tous les pays membres de la zone euro jusqu’à une certaine limite, les États devant financer le reste seuls.

Tout d’abord, il est tout sauf évident que le taux de ces euro-obligations se serait aligné sur les taux allemands. Les marchés auraient également pu prendre une moyenne, ou même, craignant une indifférenciation déresponsabilisante, demander une prime de risque. Mais, surtout, comment ne pas imaginer que les écarts de taux sur la part restante de la dette auraient explosé d’autant plus qu’ils ne porteraient que sur la dette supérieure à 60% du PIB ?

De vraies arrière-pensées

En fait, on peut y voir une tentative guère subtile de poursuivre le lent mais important grignotage des pouvoirs des États-nations. La Commission de Bruxelles et la BCE ne verraient sans doute pas d’un mauvais œil le transfert partiel des dettes souveraines sous un cadre européen, qu’elles seraient de facto amenées à gérer… Comme d’habitude, à chaque crise, les institutions européennes cherchent à gagner du pouvoir plutôt qu’à trouver une solution pour les États-membres.

D’ailleurs, c’est assez symptomatique des discussions des dernières semaines. Alors que le FMI et l’Allemagne avaient insisté pour que les plans « d’aide » comportent un effort de la part des créanciers, les institutions européennes ont protégé (temporairement) les banques en infligeant tout le poids de l’ajustement aux peuples. Bref, les marchés empochent la prime de risque de taux plus élevés sans véritablement assumer ces risques, dont cette Europe les protège.

Résultat, les eurocrates continuent à essayer de construire leur château de cartes fédéraliste sans se rendre compte que leur construction est de plus en plus instable et impopulaire. Gageons que soit la colère des peuples, soit le jugement des marchés, qu’ils ont rendu tout puissants, le fera s’effondrer sous peu.

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