Madjid Si Hocine, médecin et militant associatif, ne comprend pas les inquiétudes relatives à une éventuelle islamisation de la France et plus généralement de l’Europe, puisque les musulmans sont déjà «assimilés».
“Si l’on veut cacher ces musulmans que l’on ne saurait voir… faisons-le dans des mosquées !”
Les spéculations sur le nombre de burqas portées en France viennent d’être avantageusement remplacées par une nouvelle polémique, dont l’objet est cette fois le nombre de musulmans priant sur le trottoir le vendredi. Le débat lancé par Marine Le Pen qui, comme d’autres, veut faire vibrer la corde de la peur et du fantasme de l’invasion par les Sarrasins, risque de faire mouche dans les têtes. La fille suit la trace paternelle qui, il y a trente ans, prophétisait que les musulmans voulaient transformer Notre-Dame en mosquée. Le père avait entamé ce que l’on a convenu d’appeler la lepénisation des esprits. Petit à petit, son héritière «marinise»les imaginations.
Mais ramenons les choses à une plus juste proportion. Cinq millions de musulmans en France, moins d’un million pratiquant la prière. Combien d’entre eux sur la voie publique, bloquant les rues chaque semaine ? Cinq millions de musulmans et combien de mètres carrés pour qu’ils puissent prier ? Pas plus de 200 000 à 300 000, et sans doute proportionnellement encore moins dans les endroits à forte densité de fidèles posant problème. Si on considère qu’il faut tout au moins un mètre carré pour prier, il faudrait donc des surfaces au moins trois fois plus grandes. La bouteille trop petite laisse s’épandre le contenant, quoi de bien étonnant, il en est des mosquées comme des verres de champagne. (…)
Les musulmans de France méritent mieux. Déjà assimilés, ce ne sont pas des colons voulant changer l’identité culturelle de ce pays (ce que font plus sûrement Hollywood et les chaînes de burgers).