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Derrière l’Estonie, sept États membres de l’Union européenne sont inscrits dans la file d’attente pour rejoindre la zone euro : la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Bulgarie, la République tchèque, la Hongrie et la Pologne.

Tous ces candidats sont issus du côté soviétique du rideau de fer, et, pour leurs dirigeants, l’adoption de l’euro, malgré la crise actuelle, sera la consécration d’une intégration européenne accomplie en deux décennies doublée d’une stabilité économique présumée meilleure. L’enthousiasme des élites est en général contrebalancé dans l’opinion par la crainte d’une envolée des prix.

Le dix-huitième membre de la zone euro, après l’Estonie, devrait être son voisin balte, la Lettonie. Selon son plan de convergence publié en mars dernier, Riga vise le 1er janvier 2014 comme date d’accession.

Le troisième pays Balte, la Lituanie, aurait dû être le premier à intégrer la zone euro, dès 2007. La Commission européenne fut intransigeante avec les critères d’adhésion et Vilnius fut recalé pour un excès d’inflation de 0,1%. Son déficit public, 8% du PIB en 2010, disqualifie pour l’heure la Lituanie, qui n’affiche plus de date d’adhésion officielle, mais n’exclut pas 2014.

La Roumanie, qui pourrait satisfaire les critères d’adhésion dès 2012, selon les prévisions de Bruxelles, vise le 1er janvier 2015.

Les quatre autres candidats n’ont pas communiqué de date d’adhésion officielle à la Commission, mais la Bulgarie aspire à rejoindre l’euro dès 2013, tandis que la Hongrie évoque 2014. Budapest vient d’adopter une réforme des retraites, surveillée de près par les gardiens bruxellois des « programmes de convergence » que les États membres soumettent régulièrement au Conseil. La République tchèque envisage son adoption de l’euro à plus long terme : 2017.

Poids lourd économique parmi les pays candidats, la Pologne du président Bronislaw Komorowski, élu au printemps dernier après la disparition tragique de l’europhobe Lech Kaczynski, a fait de l’adhésion à l’euro sa priorité. Varsovie vient de modifier sa Constitution pour rendre sa banque centrale « eurocompatible », mais le chef de l’État a déclaré récemment qu’il n’était « pas pressé » d’adhérer. Mais 2015 reste une possibilité.

La Pologne vient d’obtenir de Bruxelles un assouplissement dans le calcul de la dette publique qui tienne compte des réformes des retraites. Si celles-ci visent à assainir à long terme les finances publiques, elles peuvent creuser à court terme les déficits.

Les ministres des Finances de la plupart des pays candidats avaient demandé cet été l’indulgence du Conseil européen, face à Angela Merkel, qui ne voulait plus transiger sur le niveau limite de dette publique, 60% du PIB. En attendant, tous les aspirants affichent un endettement moindre que les 83 % de la France.

Le Figaro

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