Selon une étude que vient de publier l’Institut Eurostat, 81 millions de personnes vivent au dessous du seuil de pauvreté au sein de l’Union européenne, soit, en moyenne, 16,5% de la population. En Allemagne, première puissance économique européenne, cette proportion est à peine inférieure : 15,2%.
L’étude indique que près de la moitié des personnes concernées – 42 millions – subissent des privations vitales (impossibilité de faire face au loyer ou au chauffage, par exemple). 2010 avait été déclarée « année de lutte contre la pauvreté » par l’UE. L’Europe sociale est donc enfin en marche ; rien ne semble désormais pouvoir l’arrêter.
Prolongeant ses remarquables efforts pour combattre la pauvreté, la Commission européenne poursuit la procédure contre la France visant le « bouclier fiscal ». Bruxelles n’en remet nullement en cause le principe, mais juge discriminatoire ses modalités : le plafonnement de l’impôt ne s’applique qu’aux personnes domiciliées en France, ce qui constitue, pour la Commission, une entrave à la libre-circulation.
L’argumentation européenne vise donc à ce que le fisc français rembourse des impôts… payés à des trésors publics hors de France. Grâce à l’UE, certaines grandes fortunes pourraient donc éviter d’être spoliées par les quasi-bolcheviks qui règnent à Bercy et à l’ Élysée.
Enfin, en ces temps de cadeaux sous le sapin, les « aides régionales » versées ou prévues par le budget pluriannuel 2007-2013 de l’Union européenne ont été étudiées et compilées par le quotidien britannique Financial Times et le Bureau du journalisme d’investigation (britannique). Si les collectivités locales figurent parmi les bénéficiaires, la liste des heureux élus comprend également quelques autres heureux élus.
La firme américaine d’informatique IBM empoche ainsi 24 millions d’euros pour différents projets technologiques ; sa compatriote Honeywell (espace, armement), 4,2 millions ; le numéro un mondial du médicament, Pfizer, 200 000 euros (pour des projets de « culture d’équipe » et d’égalité hommes-femmes) ; Coca-cola émarge au même niveau, tandis que MacDo se contente de 60 000 euros.
Crise ou pas, qu’on se le dise : la générosité fait partie des valeurs européennes.