Suzanne [le prénom a été changé], 16 ans, a été victime d’un viol collectif dans le quartier de Beauval à Meaux, mercredi dernier, par quatre individus dont trois clandestins. Elle raconte le piège qu’on lui a tendu, son adolescence brisée, son enfance trop courte.
Les mecs des cités ne pensent qu’au sexe.
Ongles et cheveux noirs, mascara appuyé façon gothique, à seulement 16 ans, Suzanne, se dit «dégoûtée par les mecs». Elle triture nerveusement la paille de son Coca et raconte comment elle a été agressée, le 29 décembre, dans un appartement du quartier de Beauval, à Meaux. En prison depuis une semaine, les quatre auteurs présumés, arrêtés par le groupe de voie publique du commissariat, ont été mis en examen pour agression sexuelle.
Trois sont sans papiers. C’est le quatrième, un jeune homme de 23 ans que Suzanne fréquentait depuis deux semaines, qui l’a attirée dans un guet-apens.
C’est un voisin, alarmé par des cris, qui a donné l’alerte. Les policiers du commissariat de Meaux sont intervenus pour stopper le calvaire de la jeune fille. Suzanne a aussi reçu des coups. Elle culpabilise : «Pourquoi je suis montée? Pourquoi je lui ai fait confiance? Je suis contente qu’ils soient tous en prison. Mais je n’ose plus aller au centre commercial la Verrière où se retrouvent leurs amis. L’un d’eux m’a prévenue de ne pas y retourner sinon j’allais me faire frapper.» (…)