Prosith dont les parents cambodgiens, après avoir survécu au génocide des Khmers rouges, ont trouvé refuge en France, s’interroge sur son identité. Ni Français de souche ou «de papier», il se veut «Français de cœur».
Si un jour je me devais me faire insulter de «sale Français», cela aurait moins d’impact sur moi que de me faire traiter de «sale Chinois». Dans mon esprit, en effet, le Français, de par son histoire, est de culture chrétienne et de type caucasien. Alors que moi, le «Chinois» qui vit en France, je suis, par mes origines, de culture bouddhiste et de type mongoloïde.
Un Norvégien, «grand, blond aux yeux bleus», aura beau grandir, vivre et aimer le Japon toute sa vie, il s’apercevra qu’il n’est pas à proprement parler nippon. (…)
Il existe pourtant des personnes qui, bien qu’ayant la nationalité française et vécu sur sol français, renient la France. Dommage. Je connais par exemple de gens qui, entre eux, disent : «Cambodge en force, c’est mon bled, la France c’est pourri !» Mais dès lors qu’ils auront un souci avec un «Blanc», ils diront : «Non je suis un Français comme vous.» J’en vois beaucoup qui ne se gênent pas pour cracher sur la France. Mais comme d’habitude, selon les circonstances, ils sortiront leur carte d’identité pour prouver qu’ils sont «français». Marrant, ce changement de casquette. Crise d’identité, hypocrisie, immaturité ? (…)