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« Voir surgir dans votre salon des hommes en treillis et encagoulés qui vous collent le canon d’un fusil sur la tempe alors que vous êtes tranquillement assis devant la télé dans votre canapé, entre votre femme et votre fils, franchement, c’est épouvantable ! »

Ce bijoutier grenoblois n’en était pourtant pas à son premier braquage lorsque des malfaiteurs ont fait irruption chez lui en fracturant une fenêtre : sa boutique du centre-ville grenoblois a en effet été attaquée quatre fois en six ans. « On se dit : Pourvu que ça aille vite ! Pourvu qu’ils ne tirent pas ! Pourvu que personne ne soit blessé ! »

« Le magasin, c’est le magasin, ça n’a pas le même impact », poursuit-il. « En tant que bijoutier, on sait que l’on est une cible toute désignée pour les malfaiteurs alors on s’attend plus ou moins à être braqué un jour ou l’autre. Quand ça arrive, on est quand même un peu “préparé”. ».

Ça n’enlève rien au traumatisme mais on l’assimile vraiment à son activité professionnelle. Mes employées ont bien surmonté le choc, à chaque fois. Elles savent, de toute façon, qu’elles ont pour consigne de ne pas résister ».

Son discours est tout autre quand il parle de l’agression dont il a été victime chez lui. « Être attaqué dans sa propre maison, là où l’on est censé être en totale sécurité, quand on ne s’y attend absolument pas, c’est vraiment terrible ». Particulièrement en présence de sa femme et de son fils âgé d’une dizaine d’années.

Les braqueurs m’ont frappé à plusieurs reprises devant eux pour me contraindre à leur ouvrir mon coffre-fort (qui ne contenait pourtant que quelques bijoux et un peu d’argent) ; ce sont des images qu’ils n’oublieront pas… Dieu merci, les malfaiteurs ne sont pas restés très longtemps : j’ai un ami, bijoutier comme moi, qui a été obligé de conduire ses agresseurs en pleine nuit jusqu’à sa boutique pendant que sa femme et leurs enfants étaient séquestrés chez eux. Ca a duré dix heures ! Il s’en remet tout juste.»

« Mon fils est, de loin, le plus marqué de nous trois », poursuit-il. « Il ne veut plus rester seul dans une pièce de la maison, il sursaute au moindre bruit et fait des cauchemars toutes les nuits. Mais j’avoue que mon épouse et moi-même ne sommes pas toujours très rassurés non plus quand on rentre à la maison. J’ai tendance à me retourner brusquement pour vérifier que personne ne se trouve derrière moi. On a décidé de renforcer notre système d’alarme et de sécurité, on a pensé prendre un chien et il n’est pas exclu qu’on finisse par déménager… En un clin d’œil tout peut basculer »

Un restaurateur du sud-Grésivaudan explique, lui aussi, avoir eu la peur de sa vie quand il a été braqué.

« Tout va très vite. En quinze secondes c’était terminé. Quand j’ai vu les armes, les cagoules, je me suis enfui en courant. J’ai même failli sauter par la fenêtre parce que j’avais peur qu’ils me poursuivent en ne trouvant rien dans la caisse. » La gratuité de ces agressions le met en rage.

En un clin d’œil tout peut basculer. Ils sont tarés ! On ne sait pas ce qui peut se passer. » D’un signe de tête il désigne le cimetière : « Autant, on peut se retrouver “boulevard des allongés” pour 50 ou 100 euros ! »

Le Dauphiné

(Merci à filaphil)

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