Alors que s’ouvre aujourd’hui le procès Zemmour, le Cran déploie une stratégie non judiciaire en choisissant de s’insérer dans tous les réseaux politiques ou économiques. Quitte à faire jouer ses propres intérêts au détriment de la cause que ses responsables prétendent défendre.
(…) C’est aussi dans le financement du Cran que se dévoilent ses réseaux. L’association n’avait pas, jusqu’à présent, l’obligation légale de déclarer ses comptes au Journal Officiel, avec un budget de moins de 153 000 euros de dons et subventions a indiqué Lozès. En revanche, il a affirmé que son association est « une des seules à percevoir plus de subventions privées que de subventions publiques » (ce qui n’est pas le cas de Sos Racisme, par exemple). Toutefois, il précise : « Je ne suis pas trésorier, je ne regarde pas les comptes ».
(…) Mais qui sont ces généreux donateurs privés ? Lozès a parlé de « fondations américaines » comme la fondation Ford (également donatrice à Sos Racisme à hauteur de 72 724 euros pour 2009) ou «d’entreprises françaises» dont il n’a pas donné les noms (Sos Racisme n’a indiqué aucun don de ce genre pour 2009).
Le collectif donne le sentiment de passer finalement plus de temps à entretenir ses relations politiques et économiques qu’à lutter contre le racisme.
Cette stratégie d’influence et de monnayage de l’influence interpelle : le collectif donne le sentiment de passer finalement plus de temps à entretenir ses relations politiques et économiques qu’à lutter contre le racisme. Le Cran ne serait alors plus un moyen d’action mais deviendrait une fin en soi. Par exemple, l’association oserait-t-elle porter plainte contre une entreprise mécène accusée de discrimination ? « Bien évidemment », rétorque, en dépit de toute logique, Lozès qui affirme qu’aucun de ces dons d’entreprises ne dépasse « quelques dizaines de milliers d’euros ». Un plafond toutefois plus élevé que les généreux donateurs chéris par l’UMP.
Ce subtil « réseautage » du Cran peut l’assimiler au Crif (Conseil représentatif des institutions juive de France), comme l’avait fait remarquer sur Rue89 Julien Landfried, auteur de Contre le communautarisme. C’est d’ailleurs sur le modèle du CRIF que le Cran organise un dîner annuel avec les politiques de tous bord. Le Cran est également partenaire de la National Black Chamber of Commerce, aux Etats-Unis, dont Lozès est membre du conseil d’administration. Ce dernier est aussi membre du conseil scientifique de la Fondation pour l’innovation politique. A quand une place au Conseil scientifique de Terra Nova ? Au niveau relations publiques, Lozès ne discrimine personne…
(Merci à Filaphil)