Antoine Sfeir, directeur des Cahiers de l’Orient, enseignant au Celsa, décrypte la crise tunisienne pour Le Télégramme.
Ces événements étaient-ils prévisibles ?
Ce n’était pas prévisible, pas plus que la rapidité avec laquelle ça s’est déroulé. Ce sont les militaires qui, après les décisions prises par Ben Ali, se sont rendus au palais pour l’obliger à partir manu militari. Il a refusé de signer les nominations qu’on voulait lui imposer.
La situation va-t-elle se stabiliser rapidement ?
C’est bien là le défi lancé aux militaires. Car sinon le pouvoir tunisien serait comme ailleurs atomisé et on assisterait à une situation chaotique
Cela aura-t-il des conséquences dans le monde arable et notamment pour les régimes laïcs ?
Il semble qu’il y ait des manifestations en Jordanie qui pourraient avoir un impact sur la situation intérieure.
La France aura été singulièrement absente !
La France ne pouvait rien faire à partir du moment où Obama encourageait le mouvement.
Fallait-il accueillir Ben Ali ?
Même les pays comme le Qatar qui se targuent de jouer un rôle, ont refusé de l’accueillir.