La justice a ouvert une enquête sur des suspicions de violations de sépultures au carré juif du cimetière Saint-Pierre, à Marseille. Le grand rabbin de la ville, qui a demandé des comptes au Consistoire, a été auditionné. La grogne monte
Même le grand rabbin de Marseille s’en est mêlé. Et voilà que la justice, alertée, vient d’ouvrir une enquête préliminaire contre X à l’initiative du parquet de Marseille, pour “profanation de sépultures, atteinte à l’intégrité des cadavres, travail dissimulé et corruption“. Le dossier a été confié à la Division économique et financière de la police judiciaire de Marseille. La justice veut savoir ce que cachent ces mouvements incessants. Elle se réfère à cette série de courriers circonstanciés, qui font état aussi d’employés non déclarés, de caveaux qui “poussent comme des champignons” au mépris du respect dû aux morts. “
Bientôt, il faudra se faire héliporter pour pouvoir se recueillir sur la tombe des siens », ironise une fidèle excédée.
“Le cimetière a été complètement défiguré. Alors que, dans toute l’Europe, on met en valeur le patrimoine juif, ici, à Marseille, on détruit un cimetière historique du XIXe siècle“, déplore une autre. Deux associations sont montées au créneau: la Communauté des israélites de Marseille et le Comité de défense des intérêts éthiques de la communauté. L’une d’elles a même fait circuler une pétition. Car le Consistoire a la gestion du carré juif. “Il en est même propriétaire, explique Maurice Rey, conseiller municipal délégué aux cimetières. L’autorité de contrôle, c’est le préfet, pas la mairie. Il n’est pas question que des gens profitent de leur titre ou de leur pouvoir pour faire tout et n’importe quoi“, insiste-t-il toutefois en gestionnaire avisé des 21 cimetières municipaux.