(…) En ce deuxième samedi d’octobre, il inaugure la foire d’Orange (84). A l’entrée du hall des expositions, une longue frise chronologique retrace ses quinze ans de mandat, en énumérant ses glorieux travaux tels que « l’horodateur solaire, l’espace sanitaire canin, la vidéo-surveillance, le premier prix de la ville fleurie » et un nombre incalculable de réfections de routes, places et ronds-points. « Ces travaux sont le pilier du système Bompard, sa vitrine. Peu d’Orangeois connaissent l’envers du décor », explique Fabienne Haloui, secrétaire départementale du PCF 84 et ancienne responsable CGT de la mairie d’Orange. « A rebours d’une diabolisation qui a ses limites, Bompard communique sur sa gestion de “ bon père de famille ”.(…)
Aujourd’hui, la ville est devenue le modèle parfait d’une droite et d’une d’extrême droite qui s’enracinent ensemble. » D’abord élu dans une triangulaire en 1995, l’actuel président de la Ligue du sud l’est ensuite en 2001 avec 60% des voix. Puis 61% en 2008. Mandats auxquels s’ajoutent, pour lui et son épouse, ceux de conseillers généraux des cantons d’Orange est et ouest. (…)
Marie-Claude Bompard, elle aussi, règle ses problèmes rapidement, comme lorsqu’elle décide d’interdire le film « Hors-la-loi » dans sa commune. « Faire de l’opposition dans une ville d’extrême droite, c’est sortir du scénario de débat habituel », confie Maxime Villota, élu d’opposition PCF. « Quand elle ferme le centre social et provoque onze licenciements, ou démantèle un établissement public de formation aux métiers de la métallurgie, elle présente cela comme susceptible d’assainir les finances.”(…)
C’est totalement irrationnel ! » Yacine Zezarda, 25 ans, se souvient du centre social : « Quand j’étais jeune, ici, c’était le cœur. On arrivait avec des projets d’activités, et pour les financer, on allait faire les paquets cadeaux chez Leclerc. Les jeunes étaient responsabilisés. Mais tout ça, c’est fini. » (…)