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Depuis quinze ans, plusieurs milliers d’Africains de l’Ouest se sont établis dans le plus « européen » des pays d’Amérique latine. Souvent, avec le statut – plus ou moins fondé – de réfugié politique.

(…) « Presque tous les Africains que j’ai rencontrés reconnaissent avoir été au moins une fois traités de “sale Noir” en pleine rue, rapporte Marcos Filardi, chargé du cas des réfugiés auprès du défenseur du peuple, l’équivalent argentin du médiateur de la République française. Dans les bus, il est rare qu’un Blanc s’assoie à leur côté. Le racisme vient autant de la société que des institutions publiques. Mais le problème le plus grave reste les violences policières. » « Hormis à Buenos Aires, où elle est légale, la vente ambulante n’est que tolérée dans le reste du pays, précise Amalin Rodriguez, de la fondation Citoyens du monde. Nous recevons beaucoup d’Africains victimes d’exactions parce qu’ils avaient refusé de “payer la taxe” à un policier. Ils constituent une cible privilégiée en raison même de la précarité de leur situation.

Les chances de s’en sortir sont minces : 75 % des demandes d’asile émanant d’Africains sont refusées. « Il y a quinze ans, le statut de réfugié était plus généreusement accordé, se souvient le père Sante Cervellin, coordinateur de la Commission catholique des migrations en Argentine, qui exécute les programmes du HCR. L’administration se montre aujourd’hui plus parcimonieuse, surtout envers les Sénégalais. « Quand ils se présentent devant la Commission nationale des réfugiés, ils racontent tous la même histoire, ou presque : ils seraient victimes de persécutions politiques au Sénégal, indique Fernando Manzanares, de la DNM. Mais la situation politique dans leur pays d’origine ne justifie pas l’octroi du statut de réfugié. »

Jeune Afrique

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